Pour éviter de susciter de faux espoirs, il faut que le cadre de la concertation soit clair, les marges de manoeuvre explicites, les règles validées. Un processus bien préparé relève d’un « contrat » entre ses initiateurs et les participants qui n’a pas de raison d’être équivoque. Ce sont souvent la confusion et les fausses promesses qui créent de faux espoirs.
Pour ce qui est des conflits, il faut mesurer le risque en fonction des particularités de la situation locale et des antécédents. Il peut arriver que des espaces de concertation soient gagnés par des conflits existants sur le territoire, portant sur d’autres sujets et qui ne trouvent pas de lieux d’expression, ou par des conflits passés qui ne sont pas entièrement soldés. Dans ce cas, la concertation risque d’être instrumentalisée par des enjeux extérieurs et peut s’avérer frustrante pour les participants.
Hormis ces cas particuliers, il ne faut pas craindre les divergences d’opinion (qui contribuent à la richesse des échanges) ni la passion avec laquelle certains participants les font valoir (qui est souvent un indicateur utile de l’importance qu’elles ont pour eux). C’est aux animateurs de créer un cadre suffisamment sécurisant (des règles, un sujet, des étapes, un mode de décision explicite…) pour que les divergences s’expriment sans générer (trop) de violence ni bloquer le débat. Dans certaines situations particulièrement tendues, l’aide de tiers extérieurs (médiateurs, garants) peut faciliter les choses en permettant aux participants de prendre du recul par rapport aux propos ou aux attitudes et en faisant progresser le débat.