Les participants sont manipulés : l’animateur n’est pas neutre, l’information n’est pas impartiale, etc.

Concertation = manipulation ? Cette critique est parfois portée par des citoyens ou des associations déçus par des processus de concertation qui n’ont pas produit d’effet à leurs yeux. Elle renvoie à deux questions distinctes :

1. la question du lien à la décision

Une concertation qui n’aurait aucun effet sur la décision est évidemment suspecte. Parfois, les effets sont jugés insuffisants (ce qui peut être une question d’appréciation…). Pour aborder cette question délicate, le praticien doit veiller en premier lieu à ne pas se lancer dans des concertations « cosmétiques », c’est-à-dire des processus de dialogue dans lesquels les marges de manoeuvre sont quasiment inexistantes et les décisions quasiment prises avant même le début de la concertation. Pour cela, une phase préparatoire à la concertation est indispensable, durant laquelle les marges de manoeuvre seront identifiée, voire améliorées si c’est possible grâce à une négociation avec les décideurs.

En second lieu, le praticien doit veiller à ce que, avant même de commencer, les initiateurs de la concertation s’engagent à rendre compte précisément et de façon argumentée de ce qu’ils feront des idées recueillies lors de la concertation et feront un retour d’information aux participants.

2. la question de la « loyauté » du processus

En matière de concertation, il existe des règles minimales : être transparent, donner toute l’information disponible, respecter les participants, écouter chacun, etc.  La sincérité est indispensable : ceux qui « font semblant » sont vite démasqués par des participants de plus en plus avertis et méfiants. Il existe aussi des moyens de renforcer la confiance dans le processus de concertation sans pour autant chercher à occulter les différences de points de vue sur le fond : élaborer une charte de la concertation, créer un comité de suivi de la concertation, nommer un garant

La question de la neutralité de l’animateur appelle une certaine attention. Celui-ci peut disposer d’une confiance limitée au début de la concertation s’il est par exemple salarié d’un des organismes partie prenante. Dans ce cas, c’est par son attitude qu’il gagnera progressivement en crédibilité. Voir : Suis-je légitime pour animer la concertation ?