
La médiation, une méthode utile à la concertation
Utilisation des principes de la médiation et de méthodes d'animation dans une réunion de travail.
La Grande Traversée des Alpes (GTA) est une association française dont l’un des projets est de créer et de valoriser un itinéraire de randonnée parcourant plusieurs pays du massif alpin, la Via Alpina. Plusieurs partenaires sont concernés par ce travail : collectivités territoriales, offices de tourisme, professionnels du tourisme, associations et professionnels des loisirs et de la randonnée De plus, les participants sont issus de différentes cultures nationales. D’où la difficulté pour faire émerger une vision et une programmation commune.
Afin de définir des priorités dans les actions à mener, la GTA a organisé une réunion de concertation et a décidé pour cela de faire appel à un intervenant extérieur, Philippe Barret, médiateur de l’association Geyser et de la scop DialTer.
La réunion s’est déroulée sur l’ensemble de la journée. Deux outils et quelques principes ont été utilisés par le médiateur :
Un outil d’animation classique, le métaplan, consiste à utiliser des notes repositionnables pour faciliter l’expression.
Ces papiers sont distribués à tous les participants qui inscrivent une idée sur chacun d’eux (dans ce cas précis, un besoin, une préoccupation ou un objectif), puis les lisent au reste du groupe. L’animateur les colle sur un tableau en créant progressivement des familles d’idées, avec l’accord du groupe.
Puis vient une séance de créativité qui fait appel à une « pluie d’idées » ( brainstorming chez les anglophones) pour faire émerger des pistes d’action. La priorisation est faite par les participants qui « votent » au moyen de gommettes collées en face des propositions qu’ils préfèrent.
Les principes de la médiation consistent notamment en l’écoute active, l’identification des besoins et la compréhension des logiques de chacun. Les participants ne sont pas invités à débattre des points d’accord ou de désaccord entre eux mais à prendre acte de la diversité des positions exprimées, à expliciter leurs points de vue et à prendre en considération celui des autres. Un autre principe est que la formulation de propositions n’intervient qu’en deuxième partie de la journée, après une phase d’expression sur la situation et les objectifs poursuivis par les participants.
Au cours de cette journée, la discussion a seulement été ouverte en fin de journée à propos de la mise en œuvre des orientations considérées prioritaires, du fait du vote. Il s’agit donc d’un processus d’animation très cadré qui permet d’obtenir des résultats en peu de temps.
Ce type d’animation de réunion semble mieux accepté par les participants de culture germanique ou anglo-saxonne que par les latins qui regrettent la faible place laissée aux débats.
L’extériorité de l’animateur permet d’éviter tout a priori sur les solutions recherchées et sur les personnes. Une certaine méconnaissance du sujet oblige également les participants à expliciter leurs points de vue, ce qui est utile aux autres participants.