Conflits et élevages hors-sol dans les Monts du Lyonnais

Prévention des conflits liés à l'installation d'élevages hors-sol

L’ADDEAR 42 a pour but d’encourager les initiatives rurales favorables à l’emploi et au développement dans le département de la Loire.

Comment assurer une coexistence pacifique entre agriculteurs et non agriculteurs ? Cette question trouve son origine dans un conflit autour d’un projet d’élevage porcin dans les Monts du Lyonnais, qui a opposé les agriculteurs et une partie de la population locale, notamment des habitants de la commune concernée. Ce conflit n’a pas trouvé de solution et s’est soldé par l’abandon du projet, l’agriculteur ayant décidé de s’installer dans un autre département.

L’Addear 42, avec l’aide de l’association AFIP, a donc voulu mettre au point une démarche de dialogue autour des projets agricoles.

Une démarche multi-acteurs

Cette démarche est la suivante :

1 – Constitution d’un « comité de pilotage ». Des organismes diversifiés sont invités : organisations de consommateurs (CDAFAL, CSF), d’environnementalistes (LPO, FRAPNA), de chasseurs (Fédération des Chasseurs de la Loire), de collectivités territoriales (Contrat de rivière de la Coise, Comité de Développement de Monts du Lyonnais) et des agriculteurs. Les élus des communes concernées sont également invités. Ce comité de pilotage détermine la démarche globale de travail et valide les différentes étapes.

2 – Réalisation d’un audit des acteurs impliqués dans le cas de l’élevage porcin hors sol des Monts du lyonnais : agriculteurs, riverains, environnementalistes, consommateurs, élus locaux En tout une vingtaine de personnes à qui on demande ce que représente le projet de porcherie (revenu, maintien d’un emploi, nuisances, pollutions), quels sont les points de blocages et comment chacun explique la dégradation de la situation.

3 – Une synthèse des audits est présentée au comité de pilotage, puis, fait l’objet d’une restitution ouverte à un large public, composé notamment des personnes enquêtées. Cela lui permet d’être complétée et validée et c’est là l’occasion de voir quels sont les thèmes à approfondir en groupes de travail.

4 – Des groupes de travail rassemblent des personnes du comité de pilotage, des personnes enquêtées, des participants à la réunion publique soucieuses d’approfondir un thème particulier (exemples : le lisier de porc et son impact sur l’environnement, la gestion d’un plan d’épandage de déjection agricoles, les différents modes d’élevage du porc, l’entretien du territoire en lien avec l’activité agricole). A ce moment des spécialistes interviennent et une formation est organisée. L’objectif des groupes de travail est de rétablir le dialogue entre les différents acteurs, d’apporter des connaissances sous forme de formations ciblées, d’identifier les espaces de négociation possibles et les solutions envisageables. L’étude du processus doit aussi permettre à un petit groupe d’animateurs d’identifier des éléments de méthode pour prévenir l’émergence de conflits similaires. Sont ainsi organisés 3 à 4 groupes, avec 4 journées de travail par groupe.

5 – Un document synthétique global validé par l’ensemble des personnes du comité de pilotage vient conclure la concertation. Il reprend les phases principales et le degré d’implication nécessaire des partenaires pour mener à bien ce type de concertation. Dans le cas présent, la prise en considération de ce cas concret aura permis à la fois de tenter de mener la concertation face à un conflit existant et de pouvoir en déterminer une méthode à mettre en œuvre avant l’apparition de relations conflictuelles.

Les effets

Localement,ce travail de concertation a permis de renouer des liens dans un contexte très marqué par la violence du conflit et par son dénouement. Une agriculture remarque ainsi :  « Il restait énormément de rancoeur, de non-dit. L’un des points très positif de cette action, c’est qu’elle a permis la reprise du dialogue ». le responsable d’une association locale va dans le même sens : « Chacun parlait des autres sans se connaître vraiment. Les contacts personnels qui se sont noués ont permis de faire tomber la tension. Nous avons essayé de faire comprendre que nous ne sommes pas des opposants systématiques » (1).

Le travail sur cette démarche de prévention des conflits a initié une réflexion globale sur la place de l’agriculture. Il est à l’origine de la mise en place d’une charte qui a pour but de favoriser le multi-usage, sur le territoire rural concerné. Pour en savoir plus sur cette charte, consultez l’étude de cas sur la charte « Bien vivre ensemble dans les monts du Lyonnais »

 

(1) Dossier « Des chartes de bon voisinage » par Chantal Béraud, Journal des Maires, décembre 2007.

Quelques informations

  • Type de fiche : Expérience
  • Année de début d'expérience :
    2003
  • Département concerné :
    42

Structure

  • ADDEAR 42 - Association Départementale de Développement de l'Emploi Agricole et Rural de la Loire
  • BP 58, 4 rue Philibert Mottin
  • 42110 Feurs
  •  
  • 04 77 26 45 51

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