Médiation autour du requin

Préparation d'une médiation environnementale sur les conflits générés par les attaques de requins à La Réunion

Suite à des attaques de requins sur des surfeurs et des baigneurs, des conflits sont apparus ou ont été réveillés entre acteurs locaux du tourisme, des sports nautiques, de la protection de la nature ou de la pêche. Ces conflits portent sur les mesures à prendre pour éviter que de tels accidents ne se reproduisent, et plus largement sur la régulation des usages du littoral et sur la Réserve marine.

Le contexte

La réserve naturelle nationale marine de La Réunion s’étend sur 35 kms carrés et 40 kms de linéaire. Son territoire, exclusivement marin, couvre 5 communes et 2 intercommunalités. Elle est gérée par un Groupement d’intérêt public nommé « Réserve nationale marine de la Réunion » via une convention de gestion avec l’Etat. Elle a été créée en 2007 dans un contexte difficile et, malgré la concertation menée à l’époque, un certain nombre d’acteurs ont le sentiment de ne pas avoir été pris en compte. Cela a généré des conflits d’usage encore présents aujourd’hui. Avec la « crise requins » qui a agité l’ile depuis 2012, ces conflits n’ont fait que se raviver. En particulier, comme la pêche soit interdite dans cette zone, des acteurs locaux l’accusent de servir de « garde-manger » des requins. L’autre sujet de discussion important est la pertinence de « prélever » (tuer) des requins.

Appel à un médiateur

Une étude de faisabilité a été réalisée en 2013 pour déterminer si les conditions étaient réunies pour réaliser une médiation entre les acteurs locaux afin de bien identifier les besoins de chacun et de dégager des points d’accord sur les mesures à prendre. Cette étude a été confiée à un médiateur, Philippe Barret, de la société DialTer.

Lors de cette étude préparatoire, 24 entretiens individuels ont été réalisés par le médiateur avec des acteurs collectifs de la Réunion : collectivités territoriales, services de l’Etat, organisations professionnelles, associations. Ils ont mis en évidence un relatif consensus sur les constats et les causes de la situation mais une forte divergence sur les actions à mener. Les acteurs locaux se sont montrés très majoritairement favorables au dialogue et disposés à aborder les sujets proposés par les autres ce qui, à ce stade, peut suffire pour recommander d’engager un processus de médiation.

Les sujets à traiter

L’étape suivante pourra être d’organiser des groupes de travail sur les sujets qui se sont dégagés lors des entretiens. Ces sujets sont les suivants :

  • Evolution de la règlementation existante au sein de la réserve,
  • Evolution des zonages existants au sein de la réserve,
  • Actions visant à rendre plus compatibles les enjeux de préservation et des usages,
  • Actions visant à contribuer à la gestion du risque Requins,
  • Développement du dialogue et de la coopération entre scientifiques et usagers,
  • Gestion des conflits existants entre les usagers,
  • Mise en place d’instances permanentes de dialogue au sein de la réserve.

Une charte d’engagement des participants permettra de garantir la mise en œuvre du cadre de la médiation, à savoir : respect des personnes, écoute, ouverture, stabilité des groupes (engagement à participer dans la durée), validation des comptes rendus, confidentialité des échanges, moratoire et clarté du processus décisionnel.

Les quelques acteurs locaux qui ne sont pas favorables au dialogue et préfèrent s’engager sur d’autres voies (campagnes de presse, actions non concertées) ne seront pas conviés à ces groupes de travail.
En 2014, le passage à cette seconde phase, c’est-à-dire à la médiation proprement dite, est soumise au feu vert des autorités publiques.

Quelques informations

  • Type de fiche : Expérience
  • Année de début d'expérience :
    2014
  • Département concerné :
    974

Structure

  • Réserve nationale marine de la Réunion
  • 39 rue du Lagon, Lotissement Dayot 1, La Saline les Bains
  • 97434 Saint Gilles les Bains
  •  
  • 02 62 34 64 44