
Pour un entretien durable des rivières.
La mobilisation des propriétaires riverains du pays de Faverges
Le territoire de la Communauté de Communes du Pays de Faverges (CCPF) alimente deux bassins versants : l’Arly ; Isère à l’est et le Fier à l’Ouest. Il constitue le principal Bassin d’alimentation du Lac d’Annecy avec 3 rivières : L’eau morte, l’Ire et la Bornette (65 % des apports). La richesse naturelle de ce territoire, dont 40% sont classés au titre de mesures de protection et de développement durable, s’exprime au travers de la qualité de l’eau qu’il draine vers ce lac.
Les interventions des communes par la création d’ouvrages de fixation du lit, de protection des propriétés privées ont déresponsabilisé les propriétaires riverains. Aujourd’hui, il convient de faire face à de nouveaux et multiples enjeux que sont la qualité de l’eau, la préservation de la biodiversité, l’entretien des berges et du lit des rivières, la continuité biologique ainsi que la gestion des risques. Les élus placent la communauté de communes du Pays de Faverges comme tiers médiateur afin de repositionner les acteurs et leurs interventions respectives dans une cohérence de bassin versant et de territoire.
Les propriétaires sont déficients en ce qui concerne leur obligation d’entretien. Ils ont une importance primordiale mais sont aujourd’hui absents des instances de décisions. Le projet consiste à mobiliser les propriétaires riverains afin qu’ils se réapproprient leur rôle actif de gestionnaires avec pour objectif principal la co-construction d’une plateforme dans laquelle tous les acteurs pourront faire part de leurs préoccupations.
Afin d’aboutir à cet objectif de renforcer la participation des propriétaires dans la gestion et l’entretien des berges, une démarche de concertation en plusieurs étape est mise en œuvre par la communauté de communes :
– Phase d’information et de rencontre : les propriétaires riverains sont invités à partager leurs préoccupations lors de réunions. Ces échanges, animés par un médiateur environnemental, sont renforcées par une démarche de porte à porte d’élaborer une stratégie de communication de proximité.
– Mise en œuvre d’actions au quotidien : aller ensemble vers l’entretien des berges et du lit en intégrant les autres enjeux que sont l’amélioration de la qualité de l’eau, la préservation de la biodiversité, la lutte contre les plantes invasives ainsi que la gestion des risques. Poursuivre la sensibilisation des propriétaires lors de réunions pour l’entretien des rivières.
Les riverains du secteur ont été présents ce qui a permis à la communauté de communes d’avoir des contacts avec eux lors de toutes les phases (préparatoire, travaux et post travaux). Les riverains s’approprient l’objet rivière et retrouvent un rôle actif. L’ensemble de ces trois phases se terminent en 2018, mais la dynamique se poursuit en rebondissant sur des besoins qui n’ont pas été couverts dans la première phase.
Quels enseignements?
L’objectif de remobilisation et d’appropriation du rôle gestionnaire par les riverains est donc bien atteint. La communauté de communes est aujourd’hui en position de tiers médiateur et cela fonctionne puisque les riverains sont passés d’une posture de doléance auprès de la collectivité, à une posture active de gestionnaire aux côtés de celle-ci.
La réussite de cette démarche et la posture claire de la collectivité lui a permis d’essaimer ce type d’action sur d’autre problématiques similaires. C’est le cas lors de crues importante en 2015 et 2018 qui ont entrainé des inondations de maison. Selon la même méthode un travail de dialogue et de co-construction d’un programme d’action est conduit, avec les habitants concernés.
L’intérêt global de ces opérations de concertation consiste en une appropriation de la culture de risque, et le maintien d’un dialogue au long court permettant l’implication des acteurs concernés par les programmes de gestion.
Ces 15 années de conduite politique claire ont permis à chaque acteur de se réapproprier sa place : les élus sont arbitres d el’intérêt collectif et ne se substituent plus aux riverains, il y a un vrai changement de posture chez chacun. La gouvernance est en place même si elle nécessite toujours d’être accompagnée pour durer.