Participation citoyenne à la gestion des déchets en forêt de Fontainebleau

Mobilisation des habitants contre les dépôts sauvages

La forêt de Fontainebleau, espace résiduel pour une biodiversité encore remarquable en Ile-de-France, est classée au titre du programme européen Natura 2000, et bénéficie de nombreux statuts de protection nationaux (forêt de protection, site classé, site inscrit…). En très grande partie domaniale, cette forêt est gérée par l’Office national des forêts qui assume plusieurs missions parmi lesquelles la production de bois et l’accueil du public, avec plus de 10 millions de visites annuelles.

Cependant, le phénomène d’augmentation des dépôts sauvages de déchets interroge sur la relation de tout un chacun, habitant ou passant, vis-à-vis de ce patrimoine naturel et culturel. Ces déchets sont d’origine variée (bâtiment, déchets verts, encombrants, déchets dangereux…) et leur présence peut s’expliquer par différents facteurs : évolution du mode de fonctionnement des déchetteries, des modes de vie des particuliers et des professionnels, et des modes de distribution et de collecte… Les pistes de solutions proposées jusqu’à présent, sur un mode palliatif (augmenter le ramassage…) ou répressif (verbaliser…) ne semblent pas donner de résultats satisfaisant, au vue de l’augmentation constante du volume de déchets.

Face à ce constat, l’Association de la Biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais, initie un projet qui prétend répondre à un manque crucial : faire émerger la sphère citoyenne dans le constat, le débat et le traitement du problème à sa source. Il s’agit, par une démarche inspirée des sciences participatives, de mettre le citoyen en position de donner sa propre définition du déchet, de la faire évoluer et d’intervenir dans le débat porté jusque-là exclusivement par les acteurs institutionnels. Il est attendu des participants qu’ils objectivent les faits avec leur vision, formulent leurs questionnements, recueillent et participent à l’analyse des données, imaginent et proposent des solutions.

Le projet se déroulera en trois grandes phases

1/ Préparation de la démarche

Après avoir élaboré un recueil des données existantes, récoltées auprès des partenaires institutionnels, il s’agira de mettre en place une plateforme virtuelle de participation. Une analyse des besoins des participants viendra orienter les fonctionnalités nécessaires à intégrer à cette plateforme. En parallèle, commencera le recrutement des participants : réseaux sociaux, voie de presse, mobilisation des réseaux et modes de communication des parties-prenantes institutionnelles. Deux réunions publiques seront aussi organisées afin de communiquer sur le projet et recruter des participants (50 personnes environ).

2/ Animation du groupe de participants

Le groupe de participants ainsi recruté conduira tout d’abord une réflexion sur la notion de déchet. Déchet recyclable, déchet périssable, déchet minéral, comment se caractérise le déchet ? Toute empreinte humaine est-elle un déchet ? Le lieu dans lequel on le trouve détermine-t-il le déchet ? Quelle est son origine et quel est son devenir ? Deux formations apporteront aux participants des éléments sur le fonctionnement des milieux naturels, ainsi que sur le déroulé d’une démarche scientifique et la validité d’un protocole. Cela permettra ensuite au groupe de citoyen de construire le protocole scientifique qu’ils mettront ensuite en œuvre. Il ne s’agit pas de faire du signalement ou du ramassage de déchet mais bien de décrire, déduire et proposer des solutions en fonction des faits observés. Une fois le protocole co-construit, l’étape suivante donnera lieu à l’observation et au recueil de données, sur un plan quantitatif et qualitatif, afin de tenter de dresser une typologie du déchet et du comportement associé (ex : déchet saisonnier). L’outil en ligne permettra de saisir ces données afin de les traiter.

3/ Analyse et proposition d’actions

L’animation du groupe, en partie dispensée par les chercheurs, consistera dans cette dernière phase dans un accompagnement à l’analyse des données recueillies et l’élaboration de propositions d’action. Cela passera par l’organisation de deux journées d’ateliers prospectifs, pour discuter des résultats de l’analyse et construire des propositions à formuler. Lesquelles seront communiquées lors de deux réunions publiques.

La méthode de travail proposée, qui sera capitalisé sous la forme d’un guide méthodologique,  pose clairement l’enjeu de l’implication des citoyens dans le dispositif. Une attention sera portée à ce que les citoyens généralement peu investis dans le jeu d’acteurs spécifique et traditionnellement mobilisés autour des thématiques environnementales sur le territoire de la réserve, soit bien présents et actifs dans la démarche. L’obstacle majeur de ce projet est lié à la difficulté à recruter des participants et de constituer un panel représentatif de la population. Pour cela, l’Association de la Biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais apportera une attention particulière à entretenir un esprit le plus convivial possible autour de ce projet, notamment en proposant un buffet lors des réunions, en passant beaucoup de temps à échanger avec les participants, à favoriser la vie d’un réseau social, en préconisant écoute et bienveillance entre les parties prenantes tout au long du processus.

Quelques informations

  • Type de fiche : Expérience
  • Année de début d'expérience :
    2017
  • Département concerné :
    77

Structure

  • Association de la Biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais
  • Centre d’écotourisme de Franchard, route de l’Ermitage
  • 77300 Fontainebleau
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  • Personne contact: Anna ECHASSOUX
  • 01.60.70.35.84 / 01.60.70.65.57