
L’observatoire Naturaliste des Ecosystèmes Méditerranéens
Un programme de science participative
L’ONEM est un réseau d’individus qui coopèrent autour de projets accessibles à tous, du néophyte au naturaliste confirmé.
Le réseau regroupe des milliers de contributeurs qui participent aux projets librement. Ils peuvent inscrire leurs observations sur le portail du réseau sans contrainte d’identification obligatoire par l’intermédiaire d’un formulaire de saisie ou en accédant librement à la page.
Les enquêtes constituent le format majoritaire des projets développés par le réseau. Les sujets portent sur une espèce particulière de la flore ou de la faune méditerranéenne, sur plusieurs espèces à la fois ou sur des thèmes transversaux. Chacun est libre de proposer un projet en remplissant une fiche d’information dans la page dédiée du portail nommée « Pépinière de projets ».
La création de l’ONEM part d’un double constat:
– le déficit de connaissances sur la nature méditerranéenne
– le manque d’échanges entre associations naturalistes, organismes gestionnaires, scientifiques et grand public.
Les projets engagés par le réseau sont :
– 1 atlas (chauves souris du midi de la France)
– 14 enquêtes (majoritairement sur les invertébrés)
– 1 groupe de travail sur une espèce
– 1 programme transversal
– plusieurs initiatives individuelles en cours de montage
Les thèmes d’investigation
Toutes les initiatives sont sous la responsabilité de coordinateurs. Les projets disposent d’un cadre d’intervention et d’outils d’accompagnement par défaut :
– Une convention de coordination qui sert de référence aux coordinateurs (action et restitution)
– Un protocole de validation des données et un canevas modulable de saisie des données
– Un wikini dédié au projet (un site propre sur le portail du réseau)
mais aussi d’instruments complémentaires selon les besoins et mise à disposition par le réseau :
– Une liste de diffusion spécifique
– L’édition de plaquettes d’enquête
Le réseau de l’ONEM n’a pas pour vocation la récolte de données externes aux projets même si des retours existent, conséquence naturelle des projets. La restitution des connaissances se fait par :
– Une cartographie représentative des données saisies en ligne en temps réel
– Des synthèses d’enquêtes selon les disponibilités des coordinateurs pour la réalisation
– Un livre en cours sur la première enquête (Magicienne dentelée)
Pour la saisie des données sur les wikinis, les champs des formulaires de saisies se répètent sauf spécificité du projet. On y retrouve les informations de localisation, de date, d’observation, d’observateurs (nom et contact). Aucun champ n’est obligatoire mais la validation des données dépend d’un recueil suffisant d’informations. Les coordinateurs vérifient les données enregistrées et effectuent les validations. Certaines données sont invalidées à posteriori.
Le risque d’erreur involontaire d’identification n’est pas exclu mais est à pondérer par :
– la réduction de l’impact statistique par la masse d’informations collectée
– le réseau développe des projets autour d’espèces reconnaissables par le plus grand nombre
– les outils d’identifications sont accessibles sur le portail Grâce aux plaquettes ou des pages spécifiques
– la photographie numérique est un support fiable de déterminations pour beaucoup d’espèces des enquêtes.
Ces choix de fonctionnement font progresser la connaissance en partant de l’engagement de la société civile. Ils donnent une accessibilité transcendant la nécessité de la compétence descendante des spécialistes en décuplant les capacités de prospection et de production de données. Cette démarche s’insère dans un objectif de gratuité de cette connaissance produite par la coopération des individus.
Les disponibilités restreintes (en temps) des coordinateurs entravent le développement naturel du réseau consécutif à l’appropriation par les participants.
Cet apport de savoir a pour buts :
– d’améliorer les actions de protection et de gestion de l’environnement par une meilleure prise en compte de la biodiversité par les citoyens et la société
– de produire des résultats utilisables par les scientifiques en les incitant à s’approprier la démarche. Des collaborations existent entre le réseau et des scientifiques à travers les enquêtes (Muséum national d’histoire naturelle, Université de Marseille, CNRS de Montpellier).Même si le milieu scientifique semble émettre des réserves sur la validité des données recueillies, il s’ouvre au potentiel heuristique des repérages fait par des profanes. Ils conservent toujours la possibilité de vérifier par eux-mêmes les données recueillies et ne s’engagent pas dans un refus démagogique systématique.
– améliorer le niveau de connaissance de chacun et son intérêt pour le respect de la nature.
L’esprit du réseau de l’ONEM est porté par la conviction que la connaissance acquise et produite par les profanes améliore leur sensibilité à la cause environnementale et leur compréhension des mesures de gestion ou de préservation. Cette perception est fondée sur les retours effectués par les contributeurs eux-mêmes.
Relations entre les membres
Des rencontres annuelles sont organisées chaque début d’année regroupant une prospection de terrain, une assemblée générale (bilans et débats sur les projets et les méthodes) et les prospectives.
Des prospections thématiques sur les cigales, la Diane, la Proserpine, la Magicienne dentelée et le Scorpion languedocien se sont déroulées depuis la création du réseau.
L’étendue de l’espace d’intervention contraint à un mode de fonctionnement différent d’un acteur territorialement localisé. Le conseil du réseau procède prioritairement par les outils multimédias (visioconférence, ateliers en ligne, dossier web commun, intranet). Les contraintes de disponibilités des bénévoles engagés est un facteur limitant de la capacité de travail du réseau.
Capacité d’initiative
L’ONEM se réserve la possibilité de récolter des connaissances sur toute la biodiversité méditerranéenne. Le réseau ne prévoit pas que les contributeurs puissent faire partager des observations sur des espèces en dehors de celles concernées par les enquêtes. Chacun est libre de proposer un nouvelle enquête dans la pépinière du portail qui sera étudiée par le conseil scientifique et technique du réseau.
L’évaluation se fera en fonction de deux critères :
– son appartenance au monde méditerranéen avec une problématique identifiable (absence de diagnostic de répartition de l’espèce, nouvelle espèce sur le territoire type envahissante…)
– la relative facilité des observations pour un public de non spécialistes (espèce reconnaissable sans trop d’ambiguïtés) et la possibilité d’accompagnement pédagogique.
Passé cette étape le projet est affiné et prend le temps de murir avant sa phase active :
– recherche d’un animateur, relation avec les scientifiques, création de documents pédagogiques, détermination d’un protocole d’observation spécifique s’il y a lieu
– Un espace internet (wikini) dédié est créé et l’animateur formé à son administration
Le projet ou l’enquête est lancé. L’ensemble de ce processus dure environ un an. Les contributeurs peuvent développer tous les types d’initiatives dans l’esprit de coopération du réseau (prospection, outils…).
Le réseau de l’ONEM n’a pas la capacité ni la vocation à formaliser les projets des contributeurs. Il tend à vouloir responsabiliser les initiateurs pour proscrire la dispersion des engagements et favoriser la viabilité et la stabilité des projets développés. Le principe est de mener les projets le plus loin possible et dans des conditions qui permettent l’épanouissement de tous les participants.
Gouvernance du programme
L’ONEM est une association de type loi 1901 mais se vit davantage comme un réseau fédéré d’individus que comme un groupe constitué. Il est ouvert à tous contributeurs, sans obligation d’adhésion. Le principe est de considérer que la coopération relève de la gratuité et laisse à la discrétion de chacun la forme de son soutien au réseau.
Le réseau de l’ONEM est doté d’un conseil scientifique et technique (CST) qui constitue l’instance dirigeante. Quiconque, contributeur ou non, peut postuler pour entrer au conseil en exposant ses motivations.
L’orientation du réseau est tournée vers le refus des sièges fantômes et privilégie la forme d’un groupe réactif et soudé.
Les conseillers sont choisis par cooptation pour un mandat de deux ans renouvelable.
Il n’est pas composé exclusivement de naturalistes confirmés mais porté par le souhait de croiser les points de vue pour l’enrichissement des techniques et méthodes de travail.