
Natura 2000 dans les îles du Frioul
La concertation pour la mise en place d'actions de protection de l'environnement
L’archipel du Frioul, situé au large de Marseille, abrite diverses espèces animales et végétales mais constitue également un lieu d’activités touristique, économique et culturelle ainsi qu’un lieu de vie qui abrite une centaine de personnes à l’année mais reçoit entre 400 000 et 600 000 visiteurs par an.
Mobiliser pour préserver le milieu
Le site regroupe donc une multitude d’acteurs dans un milieu naturel riche et diversifié. La concertation mise en place dans le cadre de la zone Natura 2000 « Calanques, Iles Marseillaises, Cap Canaille et Massif du Grand Caunet » avait pour objectif de faire prendre conscience aux utilisateurs de cet espace de l’importance de sa richesse naturelle et d’établir avec eux les mesures de protection et d’utilisation à mettre en place.
La première phase avait pour enjeu de solliciter et mobiliser les acteurs à participer. Pour ce faire, les animateurs ont choisi de mener des réunions de pré-concertation avec plusieurs catégories d’usagers du site : rencontres interpersonnelles avec les représentants des fédérations importantes ou réunions publiques ont permis de présenter la démarche, de recueillir les premières craintes et attentes des acteurs et d’organiser la suite de la concertation.
Cette phase de prise de contact s’est terminée par l’organisation d’une réunion plénière ouverte à l’ensemble des acteurs sollicités.
Des groupes de travail
Trois groupes de travail ont ensuite été constitués en fonction des sujets à traiter : « usages terrestres », « activités maritimes » et « village et port ». Les animateurs y ont présenté leurs propositions de mesures de gestion, les participants réagissaient à ces problématiques, faisaient des propositions débattues jusqu’à ce qu’une position partagée se dégage. Les animateurs rédigeaient alors de nouvelles propositions qui étaient validées en réunion suivante. La dernière réunion a permis d’adopter collectivement l’ensemble des mesures de gestion. Cette phase s’est également clôturée par une réunion publique présentant les mesures adoptées par les trois groupes de travail.
La concertation sur l’archipel du Frioul n’a pas donné lieu à des crispations ou des conflits majeurs. Les réunions se sont déroulées dans un climat d’écoute et de confiance. Le partage des objectifs a pu contribuer à encourager la recherche de consensus. Les divergences d’opinion se sont en général réglées sans créer de points de blocages. La présence d’un médiateur de la Scop DialTer a contribué à faciliter le dialogue.
L’un des résultats induits de la concertation a été, pour les acteurs et en particulier les habitants du Frioul, une amélioration sensible de la connaissance de leur territoire, la démarche leur ayant permis de se rendre compte de la diversité et de la richesse de leur secteur. La concertation a également permis d’élaborer et de valider 80 actions : aménagements, études, réglementation… Deux ans après, 60% d’entre elles étaient engagées ou réalisées. Plusieurs participants sont, quant à eux, en attente de savoir si les mesures prises ont eu des impacts positifs sur la protection des espèces.
Des résultats concrets, une mise en oeuvre incomplète
Parce que les discussions ont avancé moins vite sur les autres secteurs de ce vaste site Natura 2000, la mise en œuvre en est retardée. La Ville de Marseille et le CEEP n’ont pas attendu pour enclencher certaines mesures décidées, mais d’autres sont soumises à des autorisations et des financements spécifiques. Cette situation a entrainé une forte incompréhension et frustration au niveau des acteurs ayant participé au processus, qui doutent de l’efficacité du processus.
En outre, l’effort de communication important réalisé pendant le déroulement de la concertation ne s’est pas poursuivi de façon suffisante après son achèvement, ce qui génère un sentiment d’incompréhension et une certaine démotivation envers les autres espaces de concertation ouverts, notamment autour du projet de Parc National des Calanques.