Concilier l’escalade et les milieux naturels en Ariège

Les milieux rupestres, ou falaises, sont des milieux importants pour la biodiversité de l’Ariège. Une faune et une flore particulières les habitent : insectes, chauves-souris, oiseaux, arbres et arbustes, etc.

Des enjeux naturalistes

Plusieurs de ces espèces ont une grande valeur patrimoniale et pour certaines d’entre elles, les falaises constituent le dernier refuge face à l’avancée des perturbations dont font l’objet d’autres milieux. Le développement de l’escalade constitue une menace pour ces espèces, à cause des dégradations causées par leur aménagement ou des dérangements provoqués par les grimpeurs.

En Ariège, une « Charte pour un développement maîtrisé des pratiques de l’escalade et de l’alpinisme » a été élaborée et signée par 16 organismes : associations naturalistes, associations sportives et représentants d’administrations. Elle précise des règles concernant l’aménagement des sites, les précautions à prendre en fonction de la sensibilité des milieux, les mesures conservatoires, les informations à donner au public, etc.

Suite à la signature de cette charte, les partenaires ont entrepris de recenser et d’échantillonner les espèces présentes sur des falaises qui doivent faire l’objet d’aménagements, d’évaluer l’impact de la fréquentation sur les espèces, puis de proposer des mesures de protection et de gestion acceptables à la fois par les naturalistes et par les grimpeurs.

Mutualiser les connaissances

Le premier enjeu consiste à disposer d’une base d’information commune afin d’éviter les discours trop généralistes ou les revendications non fondées. L’association des naturalistes de l’Ariège et la Fédération française de montagne et d’escalade doivent réaliser ensemble un inventaire de sites et un suivi régulier de ceux qui sont fréquentés afin d’élaborer un diagnostic commun.

Parallèlement à cela, il s’agit d’identifier les pratiques sportives les moins destructrices, par exemple en choisissant avec soin les voies d’escalade. Il faudra alors décider des mesures à adopter, ce qui suppose la participation d’autres partenaires : associations naturalistes, universités, conservatoires botaniques…

Définir ensemble les mesures à prendre

Ensuite, les partenaires devront trouver les moyens de faire appliquer les recommandations. Ils envisagent par exemple de réaliser un film à vocation pédagogique, présentant les espèces à forte valeur patrimoniale présentes sur les falaises. La formation des moniteurs d’escalade est également en projet. L’interdiction de toute escalade sur certaines falaises n’est envisagée que dans les cas les plus extrêmes.