Gestion communale des effluents d’élevage

Dialogue local autour des odeurs causées par les élevages hors-sol et mise en place d'une charte

La commune de la Poitevinière, située dans le Maine-et-Loire, compte 999 habitants. La principale activité est constituée par l’agriculture (70 exploitations y sont présentes) et notamment par l’élevage hors-sol.
En 1998, quatre agriculteurs de la commune, lassés des interpellations dont ils font l’objet de la part de la population locale – incommodée par les odeurs dégagées lors des épandages d’effluents ou inquiète de la pollution des eaux – prennent l’initiative d’engager un dialogue sur ce sujet.

L’initiative d’agriculteurs

Encouragés par le maire à qui ils font part de leur projet, ils invitent des habitants de la commune à une réunion d’information, à l’issue de laquelle est constitué un groupe composé du maire, de chasseurs, de pêcheurs, de randonneurs et de personnes sensibles à la qualité de l’environnement.

Parallèlement, aidés par un technicien de la Chambre d’Agriculture, les promoteurs du projet entreprennent de mobiliser les agriculteurs de la commune au travers d’une enquête sur les besoins et disponibilités en surfaces d’épandage et en organisant une réunion d’information sur la réglementation en vigueur. Le groupe réalise une cartographie informatisée de la commune afin d’éviter que les épandages ne compromettent la qualité des rivières et des étangs.

Puis, il élabore une charte des bonnes pratiques en matière d’épandage. D’après le maire du village, l’adoption de cette charte par les agriculteurs a considérablement apaisé les conflits locaux et réduit le nombre de plaintes portées à l’encontre des agriculteurs, qui portaient essentiellement sur les odeurs causées par l’épandage.

Une réflexion qui s’élargit

Depuis lors, le groupe communal a souhaité élargir sa réflexion en abordant la question de la réduction des taux de nitrates et de pesticides dans l’eau, ainsi que celle de la gestion des déchets en général. A terme, il souhaite aboutir à la rédaction d’une nouvelle charte de bonnes pratiques, mais celle-ci s’adresserait à la fois aux agriculteurs, à la mairie et aux particuliers : fertilisation et traitement des jardins ou des espaces publics, tri des déchets ménagers, etc. A l’attention des agriculteurs, il est également prévu d’organiser des sessions de formation ou de fournir des conseils individuels.

Une autre activité prévue consiste, avec les pêcheurs de la commune et les riverains des ruisseaux, à organiser des chantiers de nettoyage de rivières et des abords du plan d’eau da La Fontaine. Ces actions sont conduites tous les ans à l’automne et rassemblent sur deux ou trois samedis matin les volontaires agriculteurs ou non agriculteurs. Il n’y a pas d’association de protection de la nature sur le territoire communal et, selon les responsables du projet, les pêcheurs constituent le groupe le plus attentif à la qualité des eaux superficielles. Ces chantiers communs ont contribué à rapprocher des points de vue qui s’opposaient autrefois.

Une action de médiation

Le groupe s’était enfin donné pour mission d’intervenir en tant que médiateur dans le cas de situations conflictuelles. C’était le cas à propos d’un voisinage difficile entre un atelier de volailles et un lotissement. Une solution a été trouvée qui a permis le déplacement de cet atelier hors-sol.

Le groupe prépare pour le printemps 2007, une matinée « T’as Pas? » qui se déroulera sur une exploitation agricole d’un membre du groupe. Les jardiniers pourront venir se procurer du fumier composté, de la paille, des bâches usagées ou encore de la ficelle.

L’objectif recherché est resté le même depuis le début du groupe; à savoir, rapprocher les habitants de la commune, agriculteurs et non agriculteurs, pour une meilleure vie ensemble.

Quelques informations

  • Type de fiche : Expérience
  • Année de début d'expérience :
    2000
  • Département concerné :
    49

Structure

  • Ville de la Poitevinière
  • Mairie
  • 49510 La Poitevinière
  •  
  • 02 41 70 05 19