
Faire du patrimoine un enjeu de territoire
co-construire la candidature au label "Pays d'Art de d'Histoire" sur le territoire du PNR Périgord-Limousin
Contexte territorial
Le Parc naturel régional Périgord-Limousin est un territoire rural qui compte 78 communes et s’étend sur 1 856 km2 avec une population de 50 000 habitants.
Origine du projet
La question du patrimoine est présente dans la charte du Parc mais elle n’était que peu traitée jusqu’alors. Le Parc souhaite développer ses actions en direction du patrimoine bâti et du patrimoine culturel. Un inventaire du patrimoine industriel est en cours. Une candidature au label Pays d’Art et d’Histoire, délivré par le Ministère de la Culture, apparait comme une bonne réponse à cette préoccupation, afin de mettre en mouvement les acteurs du patrimoine et de structurer les actions qu’ils mènent. Le périmètre de la candidature est élargi aux communes des communautés de communes qui sont à cheval sur les limites du Parc naturel régional, concernant ainsi 130 communes au total.
La volonté de co-construire cette candidature avec les acteurs du patrimoine sur le territoire amène le Parc à envisager une démarche de concertation. Celle-ci doit permettre de :
– Construire le contenu de la candidature au label Pays d’Art et d’Histoire sur la base des enjeux du territoire.
– Partager les enjeux du label avec les acteurs locaux du patrimoine afin d’assurer une réussite à long terme de sa mise en œuvre (actions portées par le territoire dans son ensemble).
– Structurer un réseau d’acteurs autour du patrimoine.
Les étapes du projet de concertation
La proposition de concertation est construite en deux temps : un temps sur les orientations, un deuxième temps sur les actions à mettre en œuvre. Le premier temps devra produire une liste hiérarchisée de propositions d’orientations pour structurer la candidature au label. C’est celui-ci qui est présenté ici.
Pour commencer, nous réalisons un diagnostic préalable en rencontrant une dizaine de personnes clés à la fois en interne du Parc et sur le territoire. Puis nous établissons une liste la plus exhaustive possible des acteurs du patrimoine sur le territoire (associations, lieux de visite, offices de tourisme, services des communautés de communes…).
Pour le premier temps, nous nous attachons à composer un groupe de travail en choisissant des acteurs représentatifs de tous les types de structures et de tous les domaines (petit patrimoine rural, chemins, patrimoine bâti, métiers d’art…) et en capacité d’avoir une vision globale du territoire.
Le groupe se réunit 4 fois :
- 1ère réunion : Elle est l’occasion de présenter la démarche de concertation, transmettre des éléments techniques sur le Label Pays d’Art et d’Histoire, exposer la gouvernance du projet en Périgord-Limousin. Nous proposons ensuite un temps d’interconnaissance aux participants avant de les faire travailler autour d’une définition commune du Patrimoine en Périgord-Limousin (brainstorming) pour nourrir l’identification de grands thèmes. La synthèse des entretiens préalables a été fournie aux participants lors de cette première réunion.
- Les 2e et 3e réunions ont permis de travailler à l’élaboration d’un diagnostic partagé.
Sur chaque thème, les participants ont identifié leurs besoins de terrain.
Les productions ont été ensuite travaillées par les techniciens du Parc qui les ont organisées en 7 grandes orientations.
- La 4e réunion a permis d’amender, de valider et de hiérarchiser les orientations. Deux orientations ont été fusionnées et une a été renommée. Individuellement, chacun a fait son propre classement. Pour chacun des bulletins, l’orientation arrivée en tête obtenait 6 points, la deuxième 5 etc. Ceci nous a permis d’obtenir un classement, où les trois premiers axes se détachaient assez nettement.
Ces orientations classées ont été soumises au comité de pilotage qui devait en retenir 3 au maximum. Les discussions ont abouti à requalifier le 3e axe, qui semblait transversal en l’intégrant aux 2 premiers et à retenir ceux-ci, confortant ainsi les priorités proposées par les participants.
Quelques éléments de conclusion
- Une des choses les plus difficiles à obtenir est la permanence du groupe de travail. Nous avons groupé les réunions, donné le planning de toutes les réunions au démarrage, et, malgré tout, certaines personnes n’ont pu se libérer à chaque fois, créant des manques dans la représentation de certains domaines et une perte de temps pour remettre les gens à niveau la fois suivante. Il peut être intéressant de s’assurer en amont que chaque domaine soit représenté par au moins deux personnes.
- Ce qui est particulièrement difficile en tant que pilote du dispositif est de bousculer les habitudes de travail. La démarche de concertation est exigeante en transparence et en formalisation, il faut clarifier le rôle de chacun et la façon dont les choses vont se dérouler : le mandat donné au groupe de travail, le lieu de la décision finale etc. La clarté et la transparence sont une des clés d’une concertation réussie. Cela nous oblige notamment à identifier le moment et le lieu de la décision.
- L’intérêt de la concertation réside aussi dans le fait d’avoir une démarche globale et séquencée qui permet d’enchainer les temps de travail de façon constructive, l’important pour chacun de ces temps étant d’être au clair sur les résultats attendus et de les animer dans cette perspective. Les outils d’animation utilisés sont seulement au service du travail à réaliser. Cela s’oppose à l’envie pour l’animateur d’utiliser des outils d’animation nouveaux, voire « funs » qui pourrait prendre le dessus…
Personne contact : Fanny LABROUSSE – Chargée de mission évènementiel & implication des habitants – Pilote de dispositifs participatifs