
Développement agroécologique en Haute-Loire et Cantal.
Concertation et nouvelles pratiques pour préserver la biodiversité agricole
L’association ELEVE – labellisée CPIE du Velay, développe deux activités sur l’ensemble du département de la Haute Loire : d’une part l’éducation et la formation à l’environnement et au développement durable, d’autre part l’accompagnement des porteurs de projets de développement durable.
Le contexte et les enjeux
Le sud de la région Auvergne (Haute-Loire et Cantal) est un territoire de moyenne montagne reconnu pour la qualité de son environnement, où l’agriculture façonne une majeure partie du paysage. La faune et la flore liées à ces espaces sont peu connues des agriculteurs, sinon à travers des contraintes réglementaires. Ceci ne favorise pas leur prise en compte dans les pratiques agricoles. Face à l’intensification constante des pratiques, l’érosion de cette richesse devient alarmante et ce sont toutes les retombées utiles à l’agriculture qui sont aussi mises en péril : recyclage de la matière organique et fertilisation des sols, pollinisation, rétention des crues, régulation naturelle des populations de ravageurs…
Les exploitants désireux de tester des pratiques agroécologiques innovantes sont aujourd’hui démunis, isolés, et doivent faire appel à des services de conseil payants, ce qui représente un frein pour beaucoup d’entre eux. Le projet est de fournir des échanges d’expériences et une mise en réseau, des appuis techniques et scientifiques gratuits, et de solides bases argumentaires pour les accompagner vers ces changements. Il incitera à l’expérimentation grâce à l’appui d’un réseau d’acteurs compétents (scientifiques nationaux, acteurs techniques locaux, enseignement agricole…), et à travers le travail multipartenarial de ces acteurs autour de projets dont ils seront à l’origine.
Ce projet s’inscrit dans une initiative portée conjointement par l’Union Nationale des CPIE, l’Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture et le Ministère de l’Agriculture, qui invitent chaque année à mettre en place des coopérations « InterAgri » entre des CPIE, des Chambres d’Agriculture et des établissements d’enseignement agricole, autour de projets de développement agroécologique.
Les acteurs
Les partenaires sont les suivants :
- Les Chambres départementales d’agriculture qui sont impliquées dans le projet depuis l’origine et qui jouent un rôle de relais important auprès des agriculteurs.
- Les lycées agricoles, également impliqués depuis l’origine, qui ont des fermes expérimentales, peuvent tester des pratiques et former leurs étudiants à « produire autrement» avec la transition agro écologique.
- Les agriculteurs seront invités à participer individuellement ou par des groupes comme les GVA (groupements de vulgarisation agricole).
- Les Parcs naturels régionaux, intégrés à leur demande dans la démarche, qui ont un rôle en matière de sensibilisation, de repérage d’enjeux, de relais, de conseil technique et scientifique, de valorisation.
- Les animateurs Natura 2000, également intégrés à leur demande, qui peuvent appuyer les démarches agroécologiques grâce à des outils contractuels Natura 2000.
- Les associations de protection de la nature et des organismes comme Mission haies d’Auvergne ou Haute-Loire Biologique joueront un rôle de relais et d’accompagnement technique et logistique. A Paris, le Muséum d’Histoire Naturelle de Paris et l’Union Nationale des CPIE contribuent à la formation ou organisent des journées d’échanges au niveau national.
Les étapes
Les étapes du projet sont les suivantes :
- Constitution de deux comités de pilotage départementaux (Haute-Loire et Cantal) regroupant les partenaires locaux et consultation de chaque acteur sur ses besoins précis, ses engagements possibles, les freins identifiés aux démarches.
- Constitution d’un groupe-projet « agroécologie » au sein des établissements d’enseignement agricole et avec l’appui des CPIE, notamment pour la mise en place d’Observatoires Agricoles de Biodiversité (OAB).
- Dans les lycées agricoles : mise en œuvre de tests sur des pratiques agricoles avec l’appui des chambres d’agriculture, et inventaires de biodiversité pour en évaluer les impacts.
- Recherche d’agriculteurs volontaires pour tester des pratiques agroécologiques, via le réseau d’acteurs locaux impliqués en comité de pilotage.
- Organisation de formations et d’échanges dans le domaine de l’agroécologie pour tous les partenaires du projet : agriculteurs, chambres d’agriculture, enseignement agricole, associations. Co-construction avec tous les acteurs d’une valorisation de leurs initiatives afin de faire connaitre aux habitants les méthodes agroécologiques développées sur les territoires et de faire le lien entre la sauvegarde de la biodiversité agricole et leur responsabilité en tant que consommateurs.
L’objectif est de toucher une quinzaine d’exploitations agricoles d’ici fin 2016, 1000 élèves dans les 3 lycées agricoles et 200 personnes pour la valorisation/sensibilisation auprès des consommateurs.