Une coopération entre éleveurs et naturalistes à propos du loup

Des volontaires pour aider les bergers dans la surveillance des troupeaux. Une coopération pour éviter les conflits

En formant des écovolontaires et en leur permettant d’agir sur le terrain aux cotés des bergers et des éleveurs situés dans des zones de présence du loup, l’association A Pas de Loup souhaite aider les bergers en contribuant à diminuer les attaques de loup, mais également inciter au dialogue et à la rencontre pour favoriser la cohabitation entre bergers, loups et autres acteurs de la montagne.

L’initiative

Le projet est mis en place sur les zones concernées par l’élevage ovin et caprin et par la présence du loup, en région Rhône-Alpes et dans les départements voisins. Il peut s’agir de ZPP (Zones de Présence Permanente du loup et autres grands prédateurs), ou de zones comme les ZSP, Zone de Surveillance Prioritaire, où le risque de prédation par le loup est fort. L’objectif est à la fois de préserver le loup, espèce protégée, et de soutenir une pratique favorable à la biodiversité Grâce au maintien des milieux ouverts : le pastoralisme.

Le projet est née en 1999 suite aux manifestations à l’encontre du loup et à la colère grandissante des éleveurs et bergers. L’idée initiale était de mieux faire accepter la présence du loup et de faciliter la cohabitation loup-pastoralisme Grâce au dialogue.

Les objectifs

Le projet répond à 4 principaux objectifs :

  1. Favoriser la rencontre et le dialogue autour du loup et du monde pastoral et entre les différents acteurs: éleveurs/bergers, associations naturalistes, écovolontaires, randonneurs, techniciens…
  2. Soutenir le monde pastoral, notamment les bergers face à la charge de travail supplémentaire qu’incombe la présence du loup (Grâce à la présence des écovolontaires).
  3. Aider à l’acceptation du loup par les bergers, randonneurs et autres usagers de la montagne. Chercher et tester des solutions vers la cohabitation.
  4. Plus globalement participer à la valorisation et la préservation du socio-écosystème montagnard (savoir-faire, milieux naturels et paysages, espèces) lié à l’activité pastorale.

Les étapes

Ses principales étapes sont les suivantes :

Phase 1 : le chantier-stage d’immersion : une introduction aux réalités du monde pastoral et à la problématique du loup en France. Ce stage regroupe 15 à 20 participants (écovolontaires) pendant 8 jours. Il est encadré par l’association et par un éleveur ovin installé sur une zone où le loup est présent. La présentation de son métier par l’éleveur et le travail à la ferme permettent aux écovolontaires d’aider le berger ou l’éleveur. Des interventions d’associations de protection de la nature et de spécialistes du loup lui font mieux comprendre l’animal et l’écosystème montagnard. Enfin, une initiation à la communication non-violente et au dialogue permet de mieux appréhender la différence et le conflit.

Phase 2 : la vie aux côtés d’un berger, « l’estive ». Chaque volontaire passe une période de quinze jours seul auprès d’un berger ou éleveur-berger qu’il assiste durant l’estive. Les écovolontaires sont envoyés auprès de personnes confrontées à la présence du loup et mettant en place des mesures de protection. Ces mesures induisent une charge de travail supplémentaire : parquer les brebis le soir, les surveiller plus régulièrement, etc. L’écovolontaire est là pour l’alléger. Il assiste également le berger ou l’éleveur dans les tâches plus quotidiennes : traite, soin aux bêtes, petits travaux d’entretien. Enfin, le rôle de l’écovolontaire est également de communiquer auprès des randonneurs sur la conduite à tenir en présence des patous (chiens de garde des troupeaux) parfois intimidants ainsi que sur la présence du loup, le monde pastoral, etc.

Il constitue ainsi un véritable soutien au quotidien mais donne aussi l’occasion au berger de transmettre ses connaissances et la passion pour son métier. Ces temps passés entre berger et écovolontaire à gérer le troupeau face à la présence du loup, le partage du quotidien et la découverte mutuelle de deux mondes (les écovolontaires sont souvent des urbains) sont également propices au dialogue et à l’échange de points de vue.

Une médiation

Le projet Loupastres est donc en soi un projet de médiation. Il s’agit de faire en sorte que les différents points de vue puissent être entendus. L’écovolontaire fait la démarche d’aider un berger, le berger fait la démarche de l’accueillir. Il s’agit alors pour eux de travailler et vivre ensemble et, par conséquent, de dialoguer.

Pour la mise en place du chantier, les interventions sont choisies en concertation par l’association et un éleveur partenaire. La constitution d’un comité de pilotage constitué des écovolontaires et des bergers/éleveurs, avec un représentant des collectivités et d’une association en lien avec l’économie montagnarde est à l’étude.

Quelques informations

  • Type de fiche : Expérience
  • Année de début d'expérience :
    2002
  • Département concerné :
    26

Structure

  • A Pas de Loup
  • 12 rue Malautière.
  • 26220 Dieulefit
  •  
  • 04 75 46 80 18