
Des ailes et des haies
Naturalistes, agriculteurs et élus locaux pour la protection de la biodiversité en Ariège
L’agriculture traditionnelle est encore largement présente en Ariège, ce qui se traduit par un patrimoine, une biodiversité et un patrimoine préservés. Dans certaines zones cependant, l’agriculture s’intensifie, effaçant peu à peu les continuités biologiques, malgré un intérêt de certains agriculteurs pour adopter des pratiques favorables à la biodiversité. C’est le cas dans le Cousera.
Les objectifs
L’ANA, Association des Naturalistes de l’Ariège, en partenariat avec l’association Arbres et Paysages d’Autan, souhaite développer des coopérations avec des agriculteurs, des collectivités et d’autres associations afin de :
– gommer petit à petit le fossé existant entre le monde des naturalistes, des agriculteurs et des politiques locales de développement autour des questions portant sur l’agriculture et la biodiversité ;
– responsabiliser les acteurs du territoire et les rendre acteurs de la gestion des milieux ;
– améliorer la qualité écologique et paysagère du territoire en valorisant les pratiques agricoles respectueuses de la biodiversité et par des actions de restauration d’habitat.
– mieux et plus informer sur la richesse des milieux et l’impact des différentes pratiques au travers de nouveaux outils de sensibilisation, sensibiliser et former les acteurs locaux et les citoyens à la valeur écologique de leur territoire et à la nécessiter de le préserver.
La démarche
L’ANA s’appuie pour cela sur une espèce de chauve-souris dont l’écologie est liée aux continuités écologiques du paysage : le Petit rhinolophe (Rhinolophus hipposideros). Comprendre, grâce à une étude fine de ses déplacements, les points clés du réseau de haies et à l’inverse les « points noirs » est un outil pour la restauration des continuités écologiques. L’association s’appuie sur une étude réalisée en Charente-Maritime sur une autre chauve-souris (le Grand rhinolophe) et qui s’est révélée utile pour la conservation de l’espèce et de l’habitat. En d’autres termes, s’appuyer sur les exigences élevées d’une espèce aussi dépendante écologiquement de la trame verte permet la mise en place de mesures de conservation efficaces pour l’ensemble des espèces animales dépendantes d’une bonne connectivité écologique des milieux.
Pour cela, l’ANA s‘appuie sur des agriculteurs volontaires et leur propose un diagnostic écologique et des préconisations de gestion en lien avec leurs pratiques. Elle mène également une campagne de valorisation et de conservation du patrimoine bâti, lié à l’histoire, la culture et la biodiversité, abritant aujourd’hui une des plus belles populations de Petit rhinolophe.
De nombreux acteurs sont impliqués : le Parc Naturel Régional des Pyrénées Ariégeoises, Arbres et Paysages d’Autan, la Mairie de Moulis, la Chambre d’Agriculture ou encore le Syndicat de rivière et le lycée agricole de Pamiers.
Les actions
Les principales actions sont les suivantes :
1. État des lieux du patrimoine naturel et territorial et étude de la connectivité paysagère
2. État des lieux des pratiques agricoles des exploitations
3. Analyse des données, définition des enjeux et des objectifs de gestion, préconisations de gestion et conservation
4. Initiation d’un programme de restauration des corridors biologiques et conservation du patrimoine bâti traditionnel
5. Programme de sensibilisation (manifestations locales, animations scolaires et CLAE…) et formation des acteurs locaux (agriculteurs, collectivités…) à l’entretien et à la valorisation du patrimoine bocager.
6. Évaluation.
La gouvernance
Plusieurs instances opérationnelles et décisionnelles permettent d’associer les partenaires du projet :
– Un Comité technique composé de la chambre d’agriculture, du syndicat de rivière, de l’association Arbres et pays d’autan et de l’ANA : c’est un lieu d’informations, d’échanges, de propositions, de partage des objectifs et des résultats. Il apporte également un enrichissement au projet. Il définit, valide et cautionne les orientations, les modifications.
– Un Conseil territorial composé des communes, des pays et des communautés de communes concernés, des élus, des financeurs et des acteurs locaux intéressés qui assurent la conduite opérationnelle du projet, l’ingénierie de projet. Ces structures coordonnent, met en oeuvre et conduisent le projet sur les aspects techniques (conduite opérationnelle du projet).
– Des référents par commune, nommés par chaque commune. Ils sont des relais locaux et pourront faire découvrir le territoire auprès des différents intervenants.