Da(ta)place.

L’association "Un Sourire de toi et j’quitte ma mère" a pour objet la conception, la réalisation et la promotion d’actions culturelles, citoyennes et sociales pour contribuer à lutter contre les inégalités, et agir en faveur de l’innovation et de l’emploi. Ses bureaux donnent sur une place parisienne (10eme arrondissement) qui n’a pas de nom, fait partie de la rue du Buisson-St-Louis, mais qui n’est pas reconnue comme une véritable place. C’est un carrefour multiculturel et social dont les habitants doivent s’approprier. Lors d’un Conseil de Quartier en 2010, le projet de réaménagement de la place est discuté, le collectif Cochenko et l’association Un Sourire de toi et j’quitte ma mère manifestent alors leur intérêt de mettre en œuvre un chantier d’étude urbanistique, participatif et artistique. La proposition est accueillie avec enthousiasme et le projet Da(ta)place débute en août 2010.
L’objectif général est de proposer une réflexion expérimentale sur les possibles de la place du Buisson Saint-Louis, faisant suite à une volonté des habitants (via le Conseil de Quartier du 10ème) d’investir différemment cet espace.
De façon plus précise il s’agit de :
– Concevoir collectivement un espace public : Mettre en place les conditions permettant aux habitants de s’approprier leur espace de vie quotidienne. Faire prendre conscience à chacun de sa faculté et légitimité d’intervention sur les espaces communs
– Créer du lien social : Renouer avec des lieux particuliers connus, les appréhender de façon renouvelée voire ré-enchantée. Faciliter la rencontre dans le partage des espaces publics
– Favoriser une prise de conscience : Comprendre son environnement quotidien en regard de problématiques globales, des enjeux environnementaux et d’une construction de la ville durable
– Enrichir les pratiques professionnelles : Rencontrer l’ensemble des acteurs de la place, en mettant en partage des compétences, des savoirs-faires spécifiques et des méthodes de travail. Travailler ensemble au sein d’un projet visant la réunion d’acteurs de champs variés (sociaux, éducatifs, urbains, etc.).
Les acteurs impliqués dans cette démarche sont multiples (associations, radio, conseil de quartiers, Emmaüs, centre social, régie de quartier, école primaire, association des commerçants, maison des métallos) avec des degrés d’implication variables : co-portage du projet en particulier, mobilisation des publics et prêt de matériel et d’espaces. L’ensemble de ces partenaires participent au comité de suivi. Le projet a pour but de replacer les habitants au cœur de la vie urbaine, et de prendre conscience de sa possibilité à agir sur les espaces publics de manière ludique et créative.
Ainsi, un public large composé à la fois de jeunes, d’enfants, de familles et d’usagers du quartier sera mobilisé. L’idée est de faire de la « Place » un lieu de mixité des générations, des origines sociales et culturelles. La diversité des structures impliquées et la présence de l’association coordinatrice du projet sur les lieux devraient permettre de toucher plus facilement ces différents publics.
Des outils créatifs seront mis en place afin d’arriver à la formulation par les habitants de propositions concrètes d’aménagement pour cette place :
– des ateliers organisés sur des thématiques liées aux usages de la place avec restitution festive
– des rendez vous imaginés avec les partenaires du projet et le comité de suivi pour alimenter la réflexion sur les possibles de la place. Ces rendez vous devant permettre de mettre en avant des conflits d’usages potentiels
– un laboratoire qui a déjà permis de réaliser une étude sur les usages de la place en invitant usagers et habitants à témoigner
Cependant l’enjeu de la mobilisation de certains publics reste réel. En effet, faire participer les enfants ne signifie pas nécessairement toucher leurs parents, beaucoup de personnes ne fréquentent pas les structures telles que régie de quartier, centre social ou conseil de quartier Pour dépasser ces limites, l’association souhaite assoir encore plus son ancrage local, et se baser sur des médiateurs issus du quartier et des habitants relais. Avec la conscience de la nécessité de laisser la place aux remises en question éventuelles pour trouver un équilibre entre les objectifs initiaux et la réalité des aspirations individuelles.