Eau’sons agir : d’amont en aval, le bassin versant les relie

Constituer un réseau territorial de citoyens et d'agriculteurs

Le bassin de Thau est un territoire côtier qui remplit d’importantes fonctions économiques, sociales, et écologiques. Il est attractif mais confronté à une forte pression démographique pouvant porter atteinte à son capital environnemental, son identité sociale, culturelle et économique.

Les milieux lagunaires et marins présentent une forte biodiversité et une productivité qui ont favorisé le développement d’activités de loisirs et professionnelles diversifiées, dont des activités halieutiques traditionnelles, dépendantes du maintien de la qualité de ces milieux. Gérer durablement les espaces et les ressources est désormais perçu comme une nécessité qui impose de conduire une démarche à la fois pluridisciplinaire et partenariale, où tous les enjeux du territoire sont pris en compte.

Les objectifs

Pour cela, le CPIE du Bassin de Thau, par son projet «Eau’sons agir : d’amont en aval le Bassin versant les relie» souhaite favoriser :

  • Une meilleure transversalité entre les filières agricoles du territoire, permettant une compréhension des liens réciproques et des enjeux entre ces activités  et par rapport à la qualité de l’eau ;
  • L’émergence et/ou le développement de projets collectifs permettant de mettre en valeur les pratiques agricoles respectueuses de l’environnement ;
  • Une implication des citoyens dans les grands enjeux autour de l’eau sur leur territoire à travers des dynamiques concrètes ;
  • D’une manière globale, l’impulsion et/ou la consolidation de dynamiques collectives permettant la mise en lien et l’interconnaissance diverses sphères d’acteurs du territoire.

Tout ceci avec l’objectif global de préservation de la qualité de l’eau.

A l’origine, ce projet était mené en partenariat avec  la FRCIVAM Occitanie (voir fiche expérience), mais il est désormais porté par le CPIE. Il a bénéficié de l’appui financier de la Fondation de France et de l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse.

Les actions initiales

Un état des lieux puis un diagnostic partagé ont été réalisés, ce qui a permis d’initier  la mise en lien de ces acteurs.Pour cela, ont été constitués un comité d’animation regroupant les co-porteurs du projet (CPIE BT et FRCIVAM LR) et  un comité de pilotage comprenant un représentant de chaque catégorie d’acteurs concernée, afin d’assurer  le suivi de l’avancement du projet.

La deuxième étape avait pour objectif de constituer un réseau territorial d’exploitations agricoles et de groupements citoyens souhaitant échanger autour de leurs pratiques et construire des dynamiques collectives.

Pour les agriculteurs, des rencontres collectives et individuelles ont été organisées afin de leur présenter l’état des lieux et le diagnostic, comprendre leurs besoins, attentes, et envies. Ces temps d’échange ont permis également aux agriculteurs de mieux prendre en compte les enjeux liés à la qualité de l’eau sur leur territoire.

Il s’agissait aussi collectivement à les amener à créer de nouvelles démarches, voire outils pédagogiques à mettre en place sur leurs fermes, afin de répondre aux besoins identifiés.

Pour les citoyens, et notamment les jardiniers amateurs particulièrement concernés par la problématique de préservation des ressources en eau, des rencontres collectives ont permis de présenter l’état des lieux et le diagnostic et de faire remonter leurs besoins et leurs envies. L’idée était aussi de faire naître des projets en lien avec leurs visions des enjeux liés à la qualité de l’eau.

Les développements du projet

Au cours du temps, le réseau se maintient et les actions évoluent en fonction des opportunités et des préoccupations des acteurs locaux.

En 2019 par exemple, un partenariat a été mis en place avec l’association Bédé (Biodiversité échanges et diffusion d’expériences) qui a organisé les « Rencontres internationales des semences paysannes » du 4 au 9 novembre 2019 à Mèze. L’opportunité créée par ce partenariat, qui n’était pas prévu initialement, a permis de mobiliser localement de nouvelles personnes, notamment parmi les jardiniers amateurs, et d’ouvrir de nouvelles réflexions.

Autre évolution : la prise en compte croissante des effets du changement climatique. Ceux-ci se font sentir concrètement autour de l’Etang de Thau, l’eau de la lagune étant de plus en plus chaude l’été, ce qui compromet par exemple la production des moules. Mais les agriculteurs sont également concernés et, dans le cadre du projet, un travail a commencé sur l’évolution de leurs pratiques afin de s’adapter à la situation. Enfin, à partir de 2019, des contacts ont été engagés avec le Conseil de Développement de Sète Agglopôle ainsi qu’avec les élus de l’agglomération, sur les grands enjeux de l’eau pour le territoire. Là encore, l’objectif est d’engager un dialogue entre élus, professionnels et citoyens afin de mener des actions conjointes de sensibilisation et de faire évoluer les pratiques de chacun dans le sens d’un meilleur respect de la qualité de l’eau.

 

Fiche mise à jour en 2020 à partir d’informations fournies par le CPIE Bassin de Thau.

Quelques informations

  • Type de fiche : Expérience
  • Année de début d'expérience :
    2015
  • Département concerné :
    34

Structure

  • CPIE Bassin de Thau
  • 60 boulevard Victor Hugo
  • 34110 Frontignan
  •  
  • Personne contact: Emilie VARRAUD
  • 04 67 24 07 55