Plan de gestion pour les Bouillouses

Le Parc naturel régional des Pyrénées catalanes souhaite, en concertation avec les institutions du territoire, des experts et les usagers, mettre en œuvre un plan de gestion afin de préserver les zones humides des Bouillouses, un site classé très fréquenté qui abrite notamment de nombreux lacs et tourbières.

Contexte et objectifs

Le territoire du projet est le site classé des Bouillouses. Il est compris dans le périmètre du Parc naturel régional des Pyrénées catalanes et est concerné par le site Natura 2000 « Capcir – Carlit – Campcardos ». Au pied du massif du Carlit, ce site de haute montagne offre un paysage grandiose et diversifié : pics rocheux, pelouses alpines, zones humides et tourbières, plans d’eau, forêts. Tous les types de milieux naturels sont représentés dans cet espace relativement réduit et l’eau est omniprésente dans le paysage.

Ces zones humides possèdent une flore et une faune particulièrement riches; Lézard vivipare, Grenouille rousse, Truite fario, Rossolis, Sphaignes, Pédiculaires…

La surfréquentation touristique constitue une menace pour les milieux naturels sensibles : déchets, piétinement, stationnement, conflits entre éleveurs et randonneurs Le projet vise donc à réguler la fréquentation et les usages afin de préserver la faune et la flore remarquables.

Partenaires

Plusieurs organismes sont impliqués localement : le Conseil général qui gère la route d’accès et qui a une compétence randonnée au niveau départemental, la Société Hydro-électrique du Midi qui a une concession sur un barrage, la DREAL. Le Conservatoire des Espaces Naturels du Languedoc Roussillon est intéressé pour participer à la mise en œuvre d’une gestion conservatoire. Les actions de ces structures sont limitées sur ce secteur et le Parc naturel régional des Pyrénées catalanes peut jouer un rôle important en coordonnant l’intervention des différents partenaires, en démarchant les propriétaires afin de les sensibiliser à la préservation des zones humides, en promouvant une démarche contractuelle, en étant force de proposition sur un vrai plan de gestion des zones humides (rôle de gestionnaire) et en mettant en œuvre des actions exemplaires.

Actions

Un diagnostic est indispensable pour une meilleure compréhension de la fonctionnalité des systèmes tourbeux, de façon à intervenir efficacement sur le milieu. La cartographie des milieux naturels ainsi que la topographie et l’hydrologie de surface sont indispensables. Il faudra également identifier les causes de la dégradation des zones humides afin d’étudier ses possibilités de restauration. Il s’agira également de mettre en place un suivi de l’état de conservation des sites faisant l’objet de mesures de préservation. La gestion des milieux naturels doit impérativement s’accompagner d’un minimum de suivi scientifique.
Il s’agira également de s’enrichir de l’expérience des différents réseaux qui ont déjà travaillé sur ce type de projets (retours d’expérience) ou de s’appuyer sur les avis d’experts. La pluridisciplinarité est un élément important car il s’agira de croiser de nombreux enjeux ; écologiques, environnementaux, professionnels, économiques, touristiques, sociaux afin de faire réellement s’inscrire le projet dans une dimension locale.

Diverses actions pourront être mises en œuvre afin de préserver les milieux. La méthode proposée exige une participation des acteurs concernés à toutes les étapes de l’élaboration du plan de gestion. La co-construction du projet avec l’ensemble des parties prenantes est une donnée essentielle pour mieux atteindre les objectifs fixés. Le projet vise donc à engager un processus de concertation, c’est-à-dire :

• impliquer l’ensemble des usagers du territoire
• faciliter le dialogue entre divers groupes professionnels
• enrichir le savoir-faire des acteurs locaux en matière d’environnement.

Deux prestataires extérieurs seront sollicités : Kairos Compensation pour le diagnostic écologique, DialTer pour le conseil en matière de concertation.

Les usagers qui seront sollicités seront donc les représentants du monde agricole (groupements pastoraux, société d’élevage, Chambre d’agriculture), les collectivités territoriales (communes, communautés de communes, Département et Région), les naturalistes (CEN LR, Conservatoire botanique Méditerranéen, associations naturalistes ), les fédérations (Pêche, Chasse, AAPPMA, AICA et ACCA), les services de l’Etat (ONF, ONCFS, ONEMA, DREAL, DDTM), entreprise (SHEM, gestionnaire du barrage des Bouillouses), acteurs du tourisme et de la randonnée (Club alpin français, Fédérations de randonnée et de cyclotourisme, accompagnateurs de moyenne montagne) et enfin le Syndicat mixte du bassin versant de la Têt.

Le processus de concertation sera mené en organisant :

• Des consultations auprès des services et structures concernées (ONF, AFPGP, communes.)
• Des réunions sur site et au Parc naturel régional afin de réunir tout le monde autour d’une même table et de faire discuter les interlocuteurs entre eux sur les enjeux d’un même site
• Des journées de visites sur site avec les acteurs concernés

Les éléments du projet qui seront soumis au débat seront les suivants :

• Les grands enjeux du site
• Les objectifs de préservation
• Les actions visées

Le calendrier de mise en œuvre

Un comité technique local sera mis en place et constitué de représentants des acteurs locaux cités précédemment. L’instance décisionnelle sera le comité de pilotage composé d’élus des communes, des communautés de communes et du Parc : il validera progressivement les grandes étapes de l’avancée du dossier et la définition des actions.