Concertation locale et restauration d’un écosystème

A partir d’une ancienne carrière, actuellement restaurée et gérée par l’association le Pic Vert, il s’agit d’étendre le périmètre de la restauration écologique à une petite partie de la plaine de Bièvre (Isère), en travaillant avec les usagers (agriculteurs, chasseurs, carriers, propriétaires et élus locaux).

Le territoire du projet

Fin 2005, la société CARBIEV ayant fini d’exploiter une carrière, avait prévu un réaménagement agricole (apport de terre végétale). En accord avec les autorités préfectorales, l’association le Pic Vert a convaincu la société de modifier son projet et de procéder à un réaménagement écologique : création de 12 plans d’eau, d’observatoires, d’une prairie fleurie, d’une falaise à hirondelles de rivage, plantation de 700 arbres…Cette première partie du projet s’étend sur 3,5 ha. Les gros travaux terminés, le Pic Vert a signé en 2006 une convention de gestion de terrain pour 15 ans.

Le projet consiste à étendre cette action sur une centaine d’hectares autour de ce premier aménagement sur les communes de Rives, Colombe et Beaucroissant. Cet aménagement futur comporte plusieurs pôles séparés par des parcelles cultivées, le plus souvent de façon intensive (cultures de maïs, colza, céréales) et de prairies de fauche et de pâturage. C’est une zone a fort enjeu écologique : 108 espèces d’oiseaux, 21 de mammifères et 13 de reptiles amphibiens ont été vues sur le site.

L’implication des acteurs locaux

Le Pic Vert travaille avec d’autres associations poursuivant les mêmes buts : l’association
communale de chasse agréée, la Ligue de Protection des Oiseaux, la FRAPNA, Gentiane (botanique), Sympetrum (libellules), Flavia (papillons), Apea, Bièvres-Lières Environnement. L’association a aussi rencontré des voisins: deux propriétaires locaux et une conseillère municipale ont adhéré à l’association.

Le Pic Vert souhaite poursuivre et développer une politique de concertation avec les acteurs locaux.
Pour cela, elle embauchera un permanent chargé de rencontrer tous les usagers du site (chasseurs, agriculteurs, propriétaires, élus locaux), de créer un comité de pilotage avec eux, de mener des négociations pour des acquisitions foncières ou des conventions d’usages, d’examiner les possibilités de développer l’accueil du grand public sur le site et de valoriser les résultats obtenus.

Les parties prenantes du projet sont les 20 agriculteurs riverains, les chasseurs qui ont accepté de classer l’actuel terrain en réserve de chasse, les propriétaires riverains dont plusieurs sont favorables au projet, le Conseil Général qui possède une dizaine d’hectares de terrains naturels à proximité, les carriers qui ont déjà participé à une journée de formation organisée par le Pic Vert sur les techniques de réaménagement écologiques des carrières.

On constate également une fréquentation importante de pratiquants des loisirs motorisés (quad, motos) et la multiplication des dépôts d’ordures sauvages à proximité immédiate du site. Pour l’instant il n’y pas encore de concertation avec ces pratiquants.

Les étapes

Le Pic Vert tient beaucoup à la méthode des « petits pas » : l’objectif est de créer un consensus progressif et rassembleur. La première phase du processus de concertation sera la suivante :

• commencer par des contacts individuels avec les partenaires favorables au projet
• poursuivre par des contacts individuels avec ceux qui sont indifférents
• terminer par des contacts individuels avec ceux qui sont défavorables

A partir du moment où des liens de confiance auront commencé à exister entre l’association et les usagers du site, le Pic Vert entamera la seconde phase de concertation : négociation officielle avec les instances représentatives des usagers. Cette négociation devrait se terminer au bout de six mois par la mise en place d’un comité de pilotage qui se réunira 2 ou 3 fois par an selon les besoins. Ce comité sera une instance d’information et de concertation avec les partenaires. Son objectif est de coproduire le plan de gestion du site.