
Canal du Biel : quand le patrimoine est aussi environnemental
Préserver le petit Canal du Biel sur les plans écologiques et patrimoniaux au travers d’une action collective et de sensibilisation du grand public
Le territoire de ce projet se situe sur la Plaine de la Bièvre et la Plaine du Liers. Longtemps restée à l’écart du développement économique de Grenoble, le territoire a accueilli depuis les années 90, et surtout ces 15 dernières années, de nombreux habitants à la recherche d’un habitat individuel à des prix relativement bas en proximité de Grenoble. Au fil des ans, différents projets de décharges, d’incinérateurs, d’épandage des boues de station d’épuration ou de captage d’eau pollués, ont conduit l’association Bièvre Liers Environnement à travailler activement avec les habitants et les élus à la recherche de réponses acceptables par tous, et au bénéfice du territoire. Aujourd’hui encore, à l’heure de la cop 21 et du défit climatique, il s’avère que nombre d’élus n’ont pas pris conscience des enjeux, alors que la population adhère de plus en plus à l’idée qu’il faut changer de modèle de consommation.
Le projet vise à répondre modestement à des enjeux de taille : Sensibiliser aux enjeux environnementaux globaux et agir sur la relocalisation de la production alimentaire en proposant une action proche des gens et collective. Pour cela, l’association base son travail autour d’un secteur particulier à savoir un terrain qui borde le canal du Biel qui pourrait se prêter pour un verger partagé, et de travailler ainsi sur l’action collective et la relocalisation d’une production alimentaire saine et de qualité.
Les actions conduites
- Un travail de mobilisation et sensibilisation : Aller à la rencontre des riverains, organiser des temps de rencontre et d’échanges sur l’entretien du Biel, les pratiques sur les parties privées qui le borde … Ce recueil de pratiques auprès des riverains a été réalisé par de jeunes étudiants du CFPPA. Ils ont présenté ces travaux aux habitants du village lors d’une réunion publique, afin de les associer dans la démarche, qu’ils soient intéressés sous l’angle du patrimoine ou de la biodiversité.
- Suite à cette première action, une association de riverains qui s’occupe des questions de patrimoine, a eu des craintes par rapport au projet de l’association Bièvre Liers Environnement. Une incompréhension s’est installée, autour de la question de la propriété des terrains, que les porteurs de projet n’ont pas réussi à lever. La peur et une mauvaise communication ont sérieusement complexifié le déroulé du projet. Cela, couplé à un manque de portage politique d’une fait de l’absence contrainte de l’élu en charge du dossier, ont eu raison de la dynamique lancée, et l’association n’est pas allée plus loin dans son projet.
- Trois ans après cette tentative échouée, l’association Bièvre Liers Environnement souhaite tout de même valoriser le travail des étudiants qui avaient conduit le diagnostic initial. Ils vont donc tenter, fin 2020, de relancer la dynamique auprès de la mairie, afin de voir dans quelle mesure certaines actions alors identifiées, pourraient être mises en place (par exemple un parcours avec panneau explicatifs sur les essences d’arbres, les petites bêtes…).
L’enseignement de cette expérience reste la nécessité absolue d’une bonne communication, et compréhension mutuelle entre les acteurs, pour réussir à dépasser des éléments historiques de conflits d’usage qui restent parfois ancré dans les esprits, et empêchent la mise en place de nouvelles démarches. Une phase préalable au lancement du projet est parfois souhaitable afin de rassurer les structures déjà présentes sur le territoire sur les finalités de l’action engagée.