
Assainissement et concertation
Démarche sur l'assainissement et la production d'outils de concertation environnementale à Nantes
Nantes est une des villes les plus attractives de France, sa population ne cesse d’augmenter et sur tout le département de la Loire Atlantique, le milieu rural en subit les conséquences. Les « rurbains » sont de plus en plus nombreux, ils achètent, construisent, rénovent et s’installent en milieu rural. Une particularité du département est l’existence de nombreux hameaux qui tend à regrouper l’habitat en campagne, et sur lesquels une activité agricole subsiste.
Depuis les années 2000, des projets de traitement des effluents d’élevage par filtre planté de roseaux apparaissent et sont particulièrement adaptés pour des petites fermes engagées dans l’agriculture biologique. A la réalisation des travaux, des fermes ont associé le traitement de leurs eaux usées domestiques à celui des effluents agricoles. Sur des villages, d’autres sont allés plus loin en sollicitant leurs voisins.
Le Civam Défis a développé en 2006 une première expérience de concertation afin de développer ce type de solutions collective convenant à tous. Suite à des sollicitations (élus, techniciens), le Civam Défis entend aujourd’hui accompagner l’appropriation, par les élus municipaux et par les particuliers eux-mêmes, des opportunités de structuration en « petit collectif ». L’assainissement en « petit collectif » se définit par le regroupement de 3 à 20 habitations voisines (plus une ferme ou non) pour le partage d’un système d’assainissement.
L’objectif du projet est donc de formaliser un dispositif d’accompagnement associant toues les acteurs de l’assainissement et de produire un guide méthodologique permettant l’essaimage de ces pratiques à l’échelle des hameaux.
Les étapes de la concertation
Divers acteurs sont interpelés pour participer à la concertation : des élus en charge de l’assainissement sur les communes, des particuliers à la recherche de solutions économes et collectives pour réaliser la mise en conformité de leur installation d’assainissement, des techniciens en charge du contrôle des installations, des « experts » de l’assainissement, des agriculteurs devant traiter leurs effluents d’élevage, des associations locales pour la protection de l’environnement.
Une première étape de diagnostic permet d’évaluer les besoins des porteurs de projet et de valider le plan d’action par une concertation entre acteurs concernés. Les outils et méthodes d’accompagnement des projets d’assainissement en petit collectif sont ensuite expérimentés sur le terrain. Une évaluation participative permet enfin de proposer des évolutions potentielles des méthodes expérimentées. La concertation se situe donc à tous les niveaux d’avancée du projet.
Ainsi, derrière une entrée très technique et réglementaire, le travail sur l’assainissement est prétexte à l’échelle d’un hameau à la concrétisation d’un projet commun qui implique des agriculteurs et des « rurbains ». Construire avec ses voisins permet non seulement de créer le contact, mais aussi de faire connaissance pour éliminer les à priori. Le travail entre les collectivités, les institutions, les acteurs de terrains (artisans, bureaux d’étude) permet à chacun de prendre conscience des contraintes des autres. La concertation permet donc de trouver des solutions adaptées aux problématiques du territoire.