
Vers une gestion concertée des zones humides
Une expérience de dialogue entre agriculteurs et environnementalistes.
Les zones humides de tête de bassin versant jouent des rôles écologiques et fonctionnels non négligeables à plusieurs titres : maintien et amélioration de la qualité de l’eau, régulation du régime des eaux, création d’habitats pour une faune et une flore d’intérêt local, régional ou national ou encore structuration des paysages. Les nombreux services rendus par les zones humides auprès de la société, sont la conséquence de la gestion agricole de ces espaces. En effet, pour que ces derniers conservent leurs fonctionnalités (notamment épuratrices), il est souvent nécessaire d’agir contre les dynamiques naturelles de fermeture et de boisement des zones humides. La gestion agricole du milieu par la fauche et le pâturage semble donc indispensable à leur conservation pour garantir l’ensemble de ces fonctions.
L’enjeu consiste donc à redonner une valeur aux milieux humides et soutenir les exploitants dans leur gestion de ces espaces face aux problématiques et enjeux tant environnementaux (développement d’espèces invasives, sédimentation, aménagement des cours d’eau, prélèvement excessif d’eau, réchauffement climatique ) qu’ économiques (valorisation de ces zones par les animaux, place dans le système global de l’exploitation) et sociaux (diminution de la main d’œuvre, augmentation de la taille des exploitations, difficultés de mécanisation de certaines tâches) qui se présentent à la profession.
Le projet est né de rencontres entre élus et techniciens de la chambre d’agriculture de la Vendée et du CPIE. Les deux organismes partagent le constat que le maintien d’une activité pastorale sur les milieux humides constitue un gage de bonnes fonctionnalités hydraulique et biologique. Cependant, face aux pressions règlementaires et économiques, il devient difficile pour de nombreux agriculteurs d’assumer la gestion de ces espaces en l’absence d’un soutien technique. C’est pourquoi, les deux structures souhaitent s’associer avec leurs partenaires agricoles et environnementaux respectifs pour entendre, mesurer et proposer des solutions techniques aux gestionnaires de ces espaces.
Modalités d’organisation de la concertation.
Les acteurs identifiés comme légitimes pour participer à cette concertation sont les suivants : des agriculteurs identifiés sur le territoire du Haut Bocage Vendéen (5 ou 6 personnes), des associations de protection de l’environnement (3 structures, 5 ou 6 personnes), les services de l’état (2 personnes), la Chambre d’agriculture de la Vendée (3 personnes) et le CPIE Sèvre et Bocage (3 personnes). Ces acteurs constitueront un comité technique, chargé de confronter les problématiques de gestion. Le CPIE et la Chambre d’agriculture constitueront le comité de pilotage plus général de la démarche. Les bénéficiaires de l’action seront l’ensemble des acteurs gestionnaires de zones humides (agriculteurs et non agriculteurs) par le recueil d’expériences et de bonnes pratiques agricoles dans ces milieux.
Les différentes étapes
– Mise en place du comité de pilotage chargé de mobiliser et co-animer le comité technique et de la valorisation de l’expérimentation à travers la mise en œuvre de journées techniques et la publication d’un document de synthèse à destination de la profession agricole.
– Constitution du comité technique chargé de confronter les problématiques et apporter des éléments de réponse reprises pour valorisation par le comité de pilotage
– Organisation d’un forum d’échanges d’expériences (colloque technique) sur le sujet à partir d’exemples concrets observés sur le terrain et alimentés par les démarches similaires conduites sur d’autres territoires à l’échelle régionale ou nationale
– Publication d’un document de synthèse sur les bonnes pratiques de gestion agricole des zones humides de tête de bassin, résultat de la concertation au sein du groupe technique qui sera largement diffusé auprès de la profession agricole.
La bonne réussite de ce travail suppose une écoute et un respect mutuel de la part des membres du comité technique, que chacun face un pas dans la compréhension et dans l’acceptation des logiques de l’autre et que tous manifestent une volonté d’agir concrètement pour clarifier la gestion de ces milieux.