Agri Citoyens

Concertation et actions citoyennes pour préserver les terres agricoles.

L’urbanisation due au développement de deux agglomérations, Genève et Annecy, amène des pressions foncières importantes sur les territoires entre Annecy et Genève qui bousculent la place des terres agricoles. La difficulté de reprise des exploitations agricoles sur le territoire du Bugey, qui garde de part son isolement un caractère rural très fort, amène une friche importante des terres agricoles.

Le CPIE du Bugey Genevois, souhaite prendre une place dans le débat sur le foncier agricole, en le portant auprès des élus et de citoyens. Le projet Agri citoyen vise ainsi à faciliter la construction d’actions citoyennes pour préserver les terres agricoles à l’échelle d’une commune, sur le territoire du Bugey Genevois.

 

Le porteur de projet

Le Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement Bugey Genevois (CPIE Bugey Genevois) est une association qui facilite et contribue à l’éducation à l’environnement et au dialogue territorial en milieu rural : elle est agréée jeunesse et éducation populaire. Elle est également gestionnaire d’un service de placement familial. Le Label CPIE implique l’adhésion à une charte qui s’inscrit dans les actions des CPIE avec les principes fondamentaux suivants : humanisme, promotion de la citoyenneté, respect de la connaissance scientifique et renforcement du pouvoir d’agir des citoyens.

Les étapes

La première étape du projet consistera à expérimenter ce processus de concertation sur quatre communes. Chaque expérimentation communale comprendra trois phases

Phase 1 :La mise en place de la gouvernance

Rédiger une convention précisant la place et engagements de la commune et du CPIE, et mettre en place un comité de pilotage qui aura le pouvoir décisionnel sur le projet. Ce comité de pilotage est composé de deux élus de la commune, d’un administrateur du CPIE et du chargé de projet du CPIE.

Phase 2 : Analyse sensible

Faire l’analyse sensible de l’agriculture sur la commune afin de mettre en relief les possibilités d’actions. Cette analyse devra permettre de sensibiliser les citoyens, élus et propriétaires agricoles au maintien des surfaces agricoles et de faire ressortir un certains nombres d’actions possibles sur le territoire communale. L’analyse sensible est un ensemble d’animation (4 à 6) qui vise à balayer l’ensemble de la population afin de recueillir leur avis sur la conservation des terres agricoles. Il s’agit d’avoir le plus de représentations possibles (toucher une diversité de personnes) : élus, scolaires, tout public… Ces évènement rejoignent parfois ceux organisés par la commune.Lors de chaque évènement les contacts des participants sont notés afin de les inviter à la suite de la démarche.

Des exemples d’animations réalisées :

  • ballades paysagères : lecture des éléments de l’environnement pour comprendre les influences de l’homme et comment l’homme s’insère dans cet environnement là
  • porteur de parole lors d’évènements de la commune. « Et si demain il n’y avait plus d’agriculture sur tel hameau, qu’en serait-il ?

Le détail de la méthodologie ‘analyse sensible’ est présentée ici

Phase 3 : Concertation

Mettre en discussion les pistes d’actions. Avec l’ensemble des avis recueillis, le CPIE rédige une synthèse remise à l’ensemble des habitants, avec des pistes d’actions qui semblent émerger (parfois des pistes déjà rédigées lors des animations). Lors de la restitution publique, cette synthèse est présentée et les participants, par groupe, approfondissent chacune des pistes et les priorisent. Cela permet donc une appropriation, un enrichissement et un choix des actions à conduire.

Chaque groupe d’habitant s’engage ensuite sur les pistes d’action. Groupes de travail s’organisent en autonomie et ont trois mois pour étudier le contexte et la faisabilité de ces actions. Par la suite, le CPIE revoit une fois les groupes pour faire un point d’étape et préparer la réunion publique finale (après les trois mois) pour présenter les pistes de travail retenues et étudiées.

 

Dans une deuxième étape, la rédaction d’un guide méthodologique a permis de capitaliser les enseignements des expérimentations pour les rendre accessibles aux élus de l’ensemble des élus du territoire défini. Sont notamment mis en avant les faits marquants, les réussites et les écueils sur l’ensemble de la démarche. Ce guide méthodologique est accessible ici.

Les acteurs

Un comité de suivi (composé des représentants des partenaires techniques, d’un praticien / chercheur de la démocratie participative, de représentants des communes et du CPIE) a effectué l’analyse et l’évaluation du projet, et apporté un regard qualifié sur la démarche de concertation. Ils ont notamment été attentifs aux difficultés et avantages d’une concertation engagée dans la durée.

Ont été mobilisés dans ce processus les communes, les partenaires techniques (Terre de Liens, Safer, chambre d’agriculture, PNR…), les agriculteurs, les citoyens ainsi que les propriétaires de surfaces agricoles. Ces derniers ont été très difficile à mobiliser du fait de leur fréquent éloignement géographique de la commune.

L’enjeu fort de ce projet étant d’amener les citoyens à penser que la préservation des surfaces agricoles est un enjeu sur lequel ils peuvent agir. Ce projet a ainsi pour ambition de redonner de la capacité à agir sur le foncier aux citoyens et aux élus à l’échelle d’une commune en ne mettant pas la profession d’exploitant agricole au centre du projet. Il a été réalisé sur les 4 communes identifiées au départ, et est en cours d’essaimage sur deux autres communes.

Quelques informations

  • Type de fiche : Expérience
  • Année de début d'expérience :
    2015

Structure

  • Centre permanent d’initiatives pour l’environnement Bugey genevois
  • BP n° 7
  • 74910 Seyssel
  •  
  • Personne contact: Maud Fischer, chargée d'animation milieu rural
  • 04 50 59 00 61