Les conditions pour être légitime. Évolution de la légitimité
Pour le bon déroulement des réunions de concertation, il est nécessaire que l’animateur soit reconnu comme légitime par l’ensemble des acteurs. Cette reconnaissance lui permettra d’assurer sa fonction de régulation, d’organisation des échanges de façon optimale, sans que ses interventions soient remises en questions par les participants.
Plusieurs éléments peuvent assoir la légitimité de l’animateur :
- Le mode de nomination et de rétribution : en cas de concertation, l’animateur dépend de la légitimité que peut avoir sa structure à piloter la concertation. Celle-ci, même si impliquée et portant des positions propres, doit avoir montré sa capacité d’écoute des autres acteurs. L’intervention d’un tiers extérieur pour l’animation ne résout pas forcément les problèmes de légitimité puisque, son travail étant rémunéré par une ou plusieurs structures impliquées, il doit également montrer qu’il n’est pas soumis aux décisions de celles-ci.
- L’attitude : neutralité, impartialité, indépendance. L’animateur de la concertation doit avant toute chose faire la preuve, dans ses méthodes et interventions, de ses compétences professionnelles. C’est avant tout la façon dont il conduira les débats, dont il favorisera l’expression de chacun, dont il reformulera et appuiera la reconnaissance de la diversité des opinions, qu’il gagnera en légitimité.
- La connaissance du sujet, du contexte, du processus décisionnel. L’animateur doit pouvoir répondre aux questions des participants tant sur le fond (sans forcément être expert du sujet) que sur la forme (durée de la démarche, processus de validation, reprise des propositions faites par le groupe). Cela suppose aussi une certaine proximité et confiance entre l’animateur et le commanditaire, afin que l’ensemble de la démarche soit transparente en interne et avec les parties prenantes.
- Quelle place pour l’animateur expert ? Une expertise de l’animateur de la concertation sur le sujet abordé ne doit pas lui faire perdre de vue que sa fonction se concentre bien sur le fait de faciliter l’expression des participants. Dans ce cas, sa légitimité tiendra au fait qu’il réussisse à apporter des précisions techniques lorsque cela s’avère nécessaire pour la progression du groupe, sans empiéter sur l’élaboration collective des propositions.