Plan d’aménagement de la plaine de Crolles

La situation

Dès 1998, après l’extension d’un arrêté de biotope, les agriculteurs de Crolles manifestent leur inquiétude et demandent l’ouverture d’une réflexion globale. L’année suivante, le tracé d’une future déviation soulève de nombreuses réactions. En toile de fond, le schéma directeur de l’agglomération grenobloise, déjà approuvé, encourage le passage d’une gestion sectorielle à une gestion concertée des questions d’aménagement.

Bref, les esprits sont mûrs pour qu’à partir du deuxième semestre 1999, se mette en place une commission pour l’aménagement et la gestion concertée de la plaine de Crolles. Cette commission (ou comité de pilotage) comprend la commune de Crolles, la Direction départementale de l’agriculture et de la forêt, les agriculteurs, les chasseurs, les pêcheurs, le syndicat des digues, les amis du lac de Montfort, Avenir (association chargée de la gestion de l’arrêté de biotope). Elle est animée par l’ADAYG et la FRAPNA, la fédération régionale des associations de protection de la nature.

La démarche

Le comité de pilotage se réunit à plusieurs reprises et commence par tracer un diagnostic : occupation du sol, circulation et utilisations du territoire, identification des points délicats, détermination des vocations des différentes zones.

La proposition concernant les vocations est élaborée par ADAYG et FRAPNA, débattue avec le comité de pilotage et discutée en parallèle avec le groupe complet des agriculteurs. Le rapport a été remis fin 2000 et fait état de plusieurs propositions. Il s’est poursuivi par la mise en place d’actions.

Au cours des réunions, de nombreux points de débat émergent, entre agriculture et environnement, par exemple. Les agriculteurs ne sont pas prêts à perdre de l’espace compte tenu de la contribution déjà apportée au développement urbain et industriel, ou à accepter, pour la mise en place de corridors biologiques, des contraintes supplémentaires, consommatrices de temps de travail et mal rétribuées. La circulation dans la plaine est également l’objet de divergences entre les agriculteurs qui font de la vente directe et les autres usagers.

Des actions

Depuis le diagnostic, les principales actions réalisées ont été les suivantes :
– gestion de la vanne du Lac de Montfort (hauteur d’eau à maintenir)
– mise en valeur d’arbres remarquables et aménagement d’un sentier
– étude d’aménagement des abords de ferme (pas encore d’actions réalisées)
– convention entre la commune et la SAFER pour l’acquisition de parcelles boisées à protéger (forêt alluviale)
– panneaux d’information et de réglementation de la circulation aux entrées de la zone agricole
– communication : exposition sur le projet, marché à la ferme, panneaux d’information et accueil sur les exploitations lors de journées de l’environnement, tables rondes avec des agriculteurs sur l’agriculture et l’eau aux journées sur l’eau dans la commune, etc.

En préparation : aménagements pour limiter la vitesse devant les fermes, amélioration de la gestion des fossés entre Association syndicale et commune, plantation d’arbres sur le linéaire d’un fossé-corridor.

Et après ?

Il reste encore beaucoup à faire et quelques très gros dossiers comme l’aménagement foncier ou le projet d’aménagement contre les crues de l’Isère qui est en cours d’élaboration (postérieur au diagnostic local) et qui concerne aussi la plaine sont à mener en gardant l’esprit de concertation du départ.

La démarche a permis aux acteurs de se rencontrer, s’informer, échanger, proposer, agir en sortant de leur contexte habituel.

Il faut cependant pouvoir garder un potentiel d’animation dans la durée pour éviter l’essoufflement et l’enfermement.