Médisanglier

Un projet de gestion et de médiation environnementale sur le sanglier en Languedoc Roussillon

En Languedoc Roussillon, les populations de sangliers ont été multipliées par plus de 4 en 25 ans. Plusieurs facteurs expliquent cette expansion sans précédent : la déprise agricole qui produit un développement des friches et des forêts, le changement des pratiques agricoles, le recours à l’agrainage de dissuasion (distribution de grain aux sangliers pour les éloigner des zones cultivées), la baisse du nombre de chasseurs. Cette situation fait émerger sur le court et moyen terme des inquiétudes d’ordre cynégétique (maintien d’une pratique de loisir et maîtrise de la population), écologique (impacts sur les milieux naturels et semi-naturels ou sur la biodiversité), sanitaire (interaction avec l’industrie d’élevage, la santé humaine), économiques (dégâts de gibier et coûts induits sur certaines exploitations agricoles), de sécurité routière (plus de 20.000 collisions par an en France) et sociaux (coexistence entre une activité de chasse au caractère très rural et le désir de nature et d’accès aux espaces naturels et ruraux d’une société de plus en plus citadine).

Enjeux

La situation est cependant hétérogène. En dépit des annonces fracassantes et sans nuance sur « l’explosion du sanglier », 20 % des communes concentrent 75 % des dégâts. Ces « points noirs » sont identifiés par les fédérations départementales.

En ce qui concerne les dégâts de gibier aux cultures, les fédérations de chasseurs indemnisent les exploitations agricoles à hauteur d’un million d’euros chaque année. Les représentants agricoles interpellent régulièrement les pouvoirs publics sur ce sujet et les chasseurs considèrent aujourd’hui la facture comme trop importante. Aussi, les fédérations départementales des chasseurs du Languedoc-Roussillon consacrent beaucoup d’énergie pour résoudre les difficultés. Ce ne sont pas moins de 107 groupes locaux (Unités de Gestion) qui ont été mises en place à travers la région, faisant l’objet de réunions régulières et recherchant des solutions locales avec les partenaires.

Ce projet se concentre sur un, deux ou trois points noirs identifiés sur chaque département du Languedoc-Roussillon ainsi que sur des solutions innovantes à expérimenter. Sur chacun de ces sites, la FRC identifie un besoin de concertation, de médiation ou de négociation. Des actions sont menées sur le terrain avec les parties prenantes : administration, agriculteurs, forestiers, élus locaux, gestionnaires d’espaces naturels, acteurs de l’équipement, usagers des espaces naturels, promeneurs, etc. Des actions expérimentales et des actions de communication sont également entreprises. Tout ceci contribue à une gestion apaisée et multipartenariale de cette espèce.

Objectifs du projet

  1. Mettre en œuvre des actions de concertation, de médiation ou de négociation sur un certain nombre de points noirs afin d’identifier, co-construire et expérimenter des solutions innovantes. Les actions sont menées sur le terrain avec les parties prenantes (administration, agriculteurs, gestionnaires d’espaces naturels, élus locaux, acteurs de l’équipement, usagers des espaces naturels, promeneurs, etc.).
  2. Développer et vulgariser des outils méthodologiques de maintien et de suivi de l’équilibre agro-sylvo-cynégétique avec les parties prenantes (notamment chambres d’agricultures et syndicats agricoles, établissement publics, services vétérinaires, organismes de recherche, collectivités, gestionnaires d’espaces naturels, Agences de développement comme les Parcs Naturels Régionaux etc.).
  3. Réaliser une analyse sociologique de la perception de cette espèce et de sa gestion par les différentes parties prenantes et modéliser des scénarios d’expansion du sanglier en Languedoc-Roussillon à 2025, avec des réflexions sur la gestion des espaces naturels.

Les actions

  1. Mise en place d’un Comité de suivi et de groupes de travail opérationnels. Le Comité est constitué des Fédérations de Chasseurs de la région, du Conseil Régional, DREAL, DRAF, Chambre Régionale d’Agriculture, ONCFS et piloté par la Fédération Régionale des Chasseurs du Languedoc Roussillon. Dans chaque département, un groupe de travail opérationnel composé d’élus, de techniciens, du directeur de la FDC et du directeur de la FRC est mis en place. Il constitue la cheville ouvrière du projet.
  2. Etude sociologique sur la perception des efforts de gestion du sanglier menés par les chasseurs et la perception de cette espèce par les élus locaux, agriculteurs, forestiers, touristes, habitants de communes rurales, habitants de communes urbaines, randonneurs, chasseurs, etc.
  3. Etude prospective sur l’état des populations de sanglier en 2025 en Languedoc ; Roussillon ; enquête sur les accidents auprès des services de gendarmerie.
  4. Identification avec les parties prenantes et mise en place d’une gestion intégrée du sanglier sur des zones pilotes ; expérimentation d’un dispositif de prévention des accidents de la route ; expérimentation de réaménagement de lignes de tirs en bordure de tronçons de route tests ; mise en place avec la fédération départementale des chasseurs de randonnée de l’Hérault de dispositifs de sécurisation des actions de chasse ;
  5. Elaboration d’outils d’information à destination des différents usagers du territoire, organisation d’un colloque, d’une exposition, etc.

Les acteurs concernés

Selon les actions considérées, les partenaires de travail sont les chambres d’agriculture, les syndicats agricoles, la DRIRE, les services équipement des conseils Généraux, l’ONCFS, l’ONF, le Conservatoire du Littoral, le Conservatoire d’Espaces Naturels, les fédérations départementales de randonnées, les communes et collectivités des sites pilotes, les associations de quartiers des zones périurbaines, les associations de sports de pleine nature, etc. Ils sont intégrés dans l’identification de chaque site pilote de concertation et de négociation, la co-construction des solutions à trouver ou des dispositifs à expérimenter ainsi que dans la vulgarisation des résultats.

Des organismes comme l’Institut Méditerranéen du Patrimoine Cynégétique et Faunistique, l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage et l’Université des Sciences de Montpellier sont mobilisés sur les actions de suivi et de recherche.

Les partenaires co-élaborent les solutions et outils mis au point et participent à la vulgarisation et communication de ces actions.

L’objectif est de trouver et de mettre en place des solutions efficaces allant au-delà des objectifs réglementaires fixés dans le Schéma Départemental de Gestion Cynégétique, Par exemple, les chambres d’agriculture de la région sont mobilisées pour l’élaboration des fiches outils et mémentos techniques portant sur les bonnes pratiques en matière d’équilibre agro-sylvo-cynégétique à destination des chasseurs de grands gibiers et des exploitants agricoles de la région.

 

Fiche mise à jour en 2019

Quelques informations

  • Type de fiche : Expérience
  • Année de début d'expérience :
    2013
  • Département concerné :
    34

Structure

  • Fédération des chasseurs du Languedoc-Roussillon
  • 1039 Rue Georges Méliès
  • 34000 Montpellier
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  • Personne contact: Laurent Courbois
  • 09 72 55 30 70

Et aussi ...

  • Plus d’infos sur le site du projet : http://ooso.frc-midipyrenees.fr/projet-medisanglier/