
Le Revermont, un pays à vivre
Des agriculteurs engagent un dialogue avec les habitants autour de l'activité agricole et de l'environnement.
En 2000, un groupe de quinze agriculteurs du Revermont se constitue pour réfléchir sur l’avenir de leur métier et du lien avec leur territoire. Issus de différentes organisations professionnelles et syndicales, ils décident d’engager un dialogue avec les habitants pour en finir avec l’image dont ils font l’objet. « Pollueur, chasseur de primes, empêcheurs de se promener librement : voilà l’image que la société a de nous ! Cela ne peut plus durer, nous devons réagir. » C’est ainsi que leur porte-parole explique sa motivation pour s’engager dans une réflexion collective et une concertation avec les acteurs locaux, afin de bâtir ensemble un projet agricole de territoire pour le Revermont.
L’initiative
Les agriculteurs initient la réflexion entre eux selon la démarche suivante :
– expression au moyen de photo-langage sur trois questions (comment je vois mon métier ; ce qui n’est pas satisfaisant aujourd’hui ; comment j’aimerais voir mon métier dans le territoire) ;
– définition et hiérarchisation des enjeux, puis des objectifs et des actions.
Parmi les enjeux identifiés, certains concernent l’ensemble des acteurs du Revermont :
– concevoir et mettre en œuvre des actions qui favorisent une bonne cohabitation entre agriculteurs, population résidente et autres utilisateurs de l’espace
– préserver, au travers des pratiques agricoles, les ressources naturelles.
La définition des enjeux
Suite à une réunion de préparation, le premier enjeu est abordé de la manière suivante :
– consultation des autres utilisateurs du territoire ; écoute et synthèse des observations, des préoccupations et des propositions ;
– constitution d’un groupe de travail multi-acteurs pour concevoir et réaliser un événement autour de l’utilisation du territoire et d’une cohabitation plus harmonieuse ;
– avec le groupe élargi, appréhender les points de convergence ou de divergence et aboutir à des propositions.
– élaborer un code de bonne conduite pour une cohabitation plus harmonieuse (exemple : respect de l’état des chemins y compris murets et haies ; maintien des passages ; éviter de laisser divaguer les chiens pour ne pas faire fuir les animaux d’élevage ; ouvrir des chemins de randonnée) ;
– créer de nouvelles occasions de rencontre avec la population: portes ouvertes ; opérations de découverte du territoire…
Le deuxième enjeu correspond à la protection des ressources naturelles. Il concerne essentiellement la non fermeture des paysages, le maintien de la biodiversité et de la qualité des eaux souterraines en milieux karstiques.
Un groupe d’acteurs locaux (agriculteurs, associations, élus) réuni lors de six séances durant l’hiver 2005-2006 va engager des actions communes dès l’automne 2006.