Gestion participative du Massif du Nakada-Do
Une expérience de dialogue entre naturalistes et tribus en Nouvelle-Calédonie
Le massif du Nakada-Do est situé au nord de la Province Sud et au Sud de la province Nord de Nouvelle-Calédonie. C’est un territoire assez isolé qui offre une grande diversité de paysages, avec des parties de forêt humide. La dizaine de tribus qui vivent au fond des vallées a connu une histoire complexe au cours de la colonisation : déplacements forcés, manque de reconnaissance de leur légitimité, rivalités qui rendent leurs relations difficiles.
Le projet est né suite à la classification du massif en ZICO (Zone d’intérêt pour les oiseaux) et la volonté des deux provinces de mener un travail commun sur ce territoire un peu à l’écart.
La Société Calédonienne d’Ornithologie (SCO), mobilisée à cette occasion, est une association qui œuvre depuis 1965 pour la protection des oiseaux en Nouvelle Calédonie. Elle considère que le massif du Nakada-Do recèle des enjeux en termes de protection de la biodiversité, et que celle-ci est menacée par diverses pratiques, notamment de brûlis. Une autre difficulté est de nature sociale et économique : il y a peu d’activités qui permettent le maintien de la population au sein des tribus, qui subissent donc un exode vers Nouméa. Une possibilité pour réunir ces deux objectifs serait de développer des pratiques d’éco-tourisme basées sur une gestion appropriée de la forêt.
La SCO a d’abord commandé une étude ethno sociologique afin de mieux comprendre l’histoire du territoire et les liens entre les différentes populations. Elle a également amorcé un contact avec les tribus et a formé des guides locaux qui peuvent désormais aider les touristes à découvrir les richesses du massif. Une nouvelle étape du projet consisterait à impulser des groupes de volontaires issus des tribus, soucieux de préserver la biodiversité et de mettre en place des actions.
Les étapes du projet sont les suivantes :
1. Impulser et constituer des groupes d’une dizaine de volontaires dans chacune des tribus ;
2. Partager une culture commune environnementale par des formations et par la découverte d’autres initiatives ;
3. Faire émerger une dynamique collective au sein du massif à l’échelle des différentes tribus ;
4. Mettre en place des actions par les groupes sur leur territoire.
Toutes ces actions devront évidemment se faire en coordination étroite avec les institutions locales, les associations, les chefferies et autres autorités coutumières. Les assemblées coutumières, en particulier, pourront servir de cadre aux rencontres. L’objectif est de définir collectivement des actions à entreprendre en faveur de la biodiversité et du développement local, qui pourront se traduire par un plan d’actions.