Dialogue local et charte de territoire
Pour le maintien de l'identité paysagère des Causses du Quercy
L’ATASEA, Association Tarnaise pour l’Aménagement des Structures des Exploitations Agricoles est en charge de la mise en œuvre de la politique des structures de production des exploitations agricoles. Elle anime ce projet dans lequel des éleveurs, des élus, des professionnels du tourisme, des chasseurs et des forestiers s’engagent ensemble pour maintenir l’identité paysagère et les milieux naturels caractéristiques du Causse, afin de conforter et de développer l’attrait de ce territoire.
Le contexte
Le territoire est celui du canton de Vaour. Très peu peuplé (1400 habitants pour une densité de 11 habitants / km2 ; en dessous du seuil de désertification), il est constitué de 7 communes rassemblées en communauté de communes. Il est situé sur la partie tarnaise des Causses du Quercy, au nord ouest du Tarn.
Composé de plateaux calcaires, l’agriculture traditionnelle est orientée vers l’élevage bovin, ovin et caprin. Ses pelouses sèches à orchidées sont menacées de fermeture et d’embroussaillement à cause de la déprise agricole. Il possède toutefois un attrait touristique reconnu lié à la présence de nombreux sentiers de randonnées et d’activités de canyoning sur l’Aveyron mais également à la proximité de bastides renommées telles Cordes sur Ciel, Castelnau de Montmiral ou Puycelsi.
Les principales activités économiques sur le site sont l’agriculture, le tourisme et l’extraction de granulats (présence de carrières). La chasse au gros gibier est également très présente.
Les données de l’INSEE (1999) indiquent une tendance à l’arrivée de nouveaux habitants, essentiellement des néo-ruraux et des étrangers aisés.
Le besoin d’une concertation
Les élus et les éleveurs du territoire estiment que son attrait touristique (randonnée pédestre et équestre, escalade, canoë, pêche, cueillette de champignons) dépend du maintien d’un espace ouvert et varié. Le maintien du patrimoine naturel implique la présence d’un élevage extensif qui est aujourd’hui en régression. La proximité de Toulouse et la présence d’un bâti de caractère attire des acheteurs aisés et la spéculation foncière nuit à la pérennisation de l’élevage traditionnel. Comment transformer ces constats en propositions et en projet de territoire, partagé par tous les acteurs locaux au sein d’une large concertation ?
Les différents acteurs du territoire n’ont pas une vision partagée de l’avenir de la zone faute d’un lieu de rencontres. Or, il est nécessaire de confronter la multiplicité des points de vue, des attentes et des préoccupations de chacun pour dégager des orientations communes. L’évolution des paysages et du patrimoine naturel est un outil fédérateur pour engager la réflexion sur le devenir du territoire (cadre de vie, attrait du territoire). Il s’agit donc de mettre en place une concertation locale sur le canton de Vaour pour élaborer une charte précisant le devenir du territoire.
Les étapes
Le projet comprend 7 étapes :
– Elaboration d’un pré-diagnostic prospectif du territoire à partir d’enquêtes auprès des élus et d’une recherche bibliographique et photographique
– Constitution d’un comité de pilotage incluant l’ensemble des acteurs locaux et leurs représentants
– Réunion de lancement avec la population pour l’inviter à participer
– Constitution de groupes de réflexion par catégories d’acteurs pour répondre à la question : comment voyez vous votre territoire demain ?
– Synthèse transversale pour faire ressortir les thèmes de réflexion prioritaires
– Déclinaison des thèmes par groupes de travail spécifiques (réunissant pour le même thème les catégories d’acteurs concernés) chargés d’élaborer des propositions d’actions
– Elaboration et signature de la charte de gestion du territoire
Une communication, à l’attention de la population locale, sera réalisée, via les bulletins municipaux, aux étapes clés du projet.
Les acteurs concernés sont donc les élus, les agriculteurs, les chasseurs, les professionnels du tourisme, les associations environnementales, les OTSI (Office de Tourisme, Syndicat d’Initiatives), les spéléologues, les forestiers, les habitants et les scolaires (en lien avec le CPIE des Pays tarnais).