Systèmes alimentaires durables

Développement de filières de proximité dans le Pays Berry Saint-Amandois

Le Pays Berry St-Amandois, qui correspond aux 4 communautés de communes du Sud du département du Cher, est aux limites de deux zones géographiques principales : la Champagne berrichonne au nord, dédié à la céréaliculture de grande ampleur, et le Boischaut au sud, bassin allaitant au parcellaire plus fragmenté. Globalement, la densité de population est assez faible sur le territoire. La population tend à vieillir également, et les revenus sont également assez faibles. Toutefois, l’agriculture constitue un secteur d’activité majeur du territoire et l’on y recense de nombreux producteurs locaux sur le Pays. Plus largement, le contexte est favorable au développement des circuits courts, notamment au travers des attentes fortes de quelques collectivités et consommateurs/grand public.

En parallèle, d’autres acteurs sont impliqués sur le développement des filières de proximité (Bio Berry, GABB, Chambre d’agriculture) et l’accompagnement vers l’approvisionnement en produits locaux (CPIE Brenne-Berry). L’association MIAM (Mouvement d’Initiatives citoyennes pour l’Activité Maraîchère), collectif d’habitants répartis sur le canton de Dun-sur-Auron, mène aussi des actions au niveau du canton pour promouvoir l’activité maraîchère dans la perspective de l’approvisionnement des débouchés locaux. L’ensemble de ces initiatives, combiné à la volonté du Pays, donne à ce territoire un fort potentiel pour le développement de systèmes alimentaires locaux. Fort de sa compétence de coordinateur et sa capacité à travailler en réseau, le CPIE a ainsi souhaité, en étroite relation avec le Pays, impulser une dynamique locale concertée sur cette question.
Afin d’atteindre ces objectifs de mise en réseau transversale des acteurs, de structuration de filière de proximité, ainsi que de sensibilisation du grand public aux enjeux des circuits courts, le CPIE a articulé son projet autour de quatre actions.

  1. Mettre en réseau et animer une démarche collective pour favoriser les circuits-courts
    Axe préalable du projet, il s’agit de mettre en place progressivement un noyau pérenne d’acteurs investis pour les circuits-courts. La mise en réseau des acteurs, et l’amélioration de l’interconnaissance des parties prenantes, constitue en effet un pilier de l’initiative collective à son départ. Pour ce faire, le CPIE a constitué un comité de pilotage qui s’est réuni tous les deux mois au cours du projet. Il a notamment eu pour objectif de réaliser un diagnostic partagé des initiatives et manques pour le développement des circuits courts. Les échanges au sein de ce comité de pilotage ont été constructif. Au premier cercle de partenaires (CPIE, association bio Berry, chambre d’agriculture, Pays, conseil départemental) se sont ajouté d’autres structures au cours du projet (Adear, collectif 0 chomeurs, foyer des jeunes travailleurs, associations naturalistes ou de consommateurs…). La réflexion porte actuellement (2020) sur comment pérenniser cette instance, au-delà de la vie du projet. Les partenaires réfléchissent ainsi à structurer cette instance sous la forme d’un observatoire des circuits courts sur le territoire qui s’articulerait autour d’un lieu physique (une maison de l’alimentation durable) et un réseau dématérialisé (mutualiser les informations de façon élargie et lisible). Cette dynamique est un point fort de réussite du projet. Même si les relations entre élus de ces structures restent plus complexes qu’entre techniciens et que, beaucoup de territoire étant porteurs de PAT (projet alimentaires territorialisé), les stratégies politiques dépassent le projet. Toutefois l’élan généré par cette mise en réseau a permis de faire avancer
  2. Développer et structurer les filières agricoles de proximité (légumes, fruits…) en vue de faciliter les circuits-courts
    Porté par la chambre d’agriculture du Cher, des enquêtes ont été réalisées auprès des agriculteurs pour évoluer les besoins en outils de transformation. Une piste émerge actuellement autour de la mise en place d’une légumerie
  3. Introduire les produits locaux dans les restaurations collectives
    Le CPIE a mis en place un outil de diagnostic individuel pour les restaurants collectifs permettant un état des lieux des pratiques et fonctionnement, suivi d’une mise en relation avec des producteurs et un accompagnement individualisé par le CPIE. Ce outil, assez lourd, n’a pas très bien fonctionné (4 accompagnements). Le CPIE a donc rebondi sur la mise en place d’un programmation de formation et d’information entre acteurs, avec des journées de rencontres qui ont bien fonctionné. Le CPIE a ainsi organisé des formations (pour les cuisiniers des restaurations collectives) sur comment cuisiner les légumes d’hiver, sur la cuisine alternative (sans viande), la lutte contre le gaspillage alimentaire, l’équilibre nutritionnel et les produit locaux. Ils ont pour cela délocalisé des formations qui existaient déjà mais étaient centralisées. Des journées de rencontre ont complété le programme (visite d’exploitation, des cuisines, rencontre entre agriculteurs et cuisiniers ou gestionnaires). 4 à 5 journées de formation et une dizaine de rencontres ont ainsi été réalisées. La participation de petite cantine étant perçu comme très positif car relevant d’un public plus difficile à toucher.
  4. Sensibiliser le grand public aux enjeux liés aux circuits-courts et inciter à consommer local, durable et de qualité
    Dans cette action, coordonnée par le Pays Berry Saint-Amandois, l’ensemble des acteurs ont contribué. 4 grands temps forts ont ainsi vu le jour sous la forme de manifestations de plusieurs jours sur le thème de l’alimentation. Des partenariats spécifiques ont été créés avec des structures culturelles pour diversifier les actions proposées et attirer un public plus large.

L’une des grande réussite de ce projet réside dans l’envie affichée des acteurs de poursuivre cette coordination transversale sur le thème de l’alimentation. Il faudra toutefois que cette dynamique soit bien reprise au niveau politique, condition pour qu’elle s’inscrive dans la durée. Les habitudes de collaboration mise en place pendant le projet devraient garantir cette pérennité.

Quelques informations

  • Type de fiche : Expérience
  • Année de début d'expérience :
    2017
  • Département concerné :
    18

Structure

  • CPIE Brenne Berry
  • 16 rue de la brasserie
  • 18200 St Amand Motrond
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  • Personne contact: Mélanie COURET
  • 02.54.39.23.43 / 09.81.75.77.71