
Conflits d’usages sur le lac du Gabas
Concertation locale pour gérer les conflits d'usages sur le lac du Gabas suite à la construction d'un barrage
Etablissement public territorial de bassin créé par 4 départements, l’Institution Adour a plusieurs objectifs : la lutte contre les crues et l’érosion, l’augmentation et la gestion de la ressource en eau, la restauration de la qualité biologique, la lutte contre les déchets et corps flottants, etc.
Le contexte et les enjeux
L’institution Adour été chargée de la réalisation d’une retenue collinaire, le barrage de Gabas, qui doit retenir 20 millions de mètres cubes dont la moitié destinée à l’irrigation. Cet ouvrage, situé à l’est de Pau, couvrira 250 ha. C’est la plus importante réalisation de l’Institution depuis sa création.
L’ouvrage modifiera l’espace environnant, un nouveau milieu sera créé, engendrant des usages différents pas toujours conciliables entre eux.
L’institution Adour a donc réuni les partenaires locaux (agriculteurs, chasseurs, pêcheurs, communes) et confié l’animation du dialogue à une intervenante extérieure, une universitaire qui a réalisé des entretiens individuels, repéré des expériences similaires et organisé des réunions de concertation.
Les divergences entre les différents usagers ne peuvent plus être résolues comme dans le passé Grâce à des mesures compensatoires individuelles. La concertation entre tous les acteurs impliqués est indispensable à la bonne gestion de ce « nouveau » territoire.
La démarche
Un comité de pilotage réunit l’ensemble des partenaires :
– les chasseurs qui constatent qu’un territoire de chasse va être noyé, limitant les pratiques actuelles, mais qui trouveront aussi l’opportunité de nouvelles chasses Grâce à l’arrivée des gibiers d’eau,
– les agriculteurs qui aimeraient que ce lac devienne un atout pour le tourisme rural et le développement local, et qui pour cela sollicitent l’Institution pour l’amélioration des dispositifs de traitement des effluents d’élevage de leurs entreprises,
– les pêcheurs qui aimeraient que la partie du lac en queue de retenue, à niveau constant, serve de zone de nourrissage et de reproduction des poissons, mais qui précisent aussi que les pratiques halieutiques et le développement piscicole sont difficilement conciliables avec les sports nautiques comme le jet ski, voire la planche à voile…
– les naturalistes qui constatent que ce type de plans d’eau accueille une faune et une flore spécifiques et qui aimeraient les protéger et les développer,
– les 4 communes concernées qui souhaitent que l’attrait des villages et de la campagne environnante soit conservé et qu’un aménagement touristique compatible avec les aspirations des différents usagers locaux et la vocation principale de l’ouvrage (vidange estivale).
Sur ce constat partagé, une enveloppe financière destinée à la mise en œuvre de mesures d’insertion locale a été mobilisée et des actions d’aménagement et de gestion sont engagées : plan d’eau fixe à vocation touristique, sentier périphérique, maison du lac, maison de la pêche et des milieux aquatiques, zones de quiétude