Gestion des milieux naturels par le pastoralisme.

Face aux évolutions de la société moderne et notamment du monde rural et de l’activité agricole, un nombre important de sites autrefois occupés par une agriculture traditionnelle (fauche, pâturage) sont aujourd’hui délaissés. Cet abandon, loin de favoriser la biodiversité, tend à diminuer l’intérêt biologique de ces sites et des milieux naturels qui y sont liés. Les zones concernées se boisent ou sont occupées par des cultures. Les milieux les plus concernés sont les landes, les prairies anciennement pâturées ou fauchées, les marais, les zones tourbeuses Aujourd’hui, les filières d’élevage sont déstructurées et ne peuvent en assurer l’entretien. Les fonds de vallées voient aujourd’hui se développer les peupleraies et les champs de maïs au détriment des prairies et du bocage.

Face à ces constats, différents acteurs se sont mobilisés à différents niveaux afin d’agir pour la sauvegarde de ces milieux et de la biodiversité qu’ils renferment (Conservatoire du patrimoine Naturel de la Région Centre, Parc Naturel Régional Loire Anjou Touraine).

Le CPIE Touraine Val de Loire à mis en œuvre en 2000 un dispositif appelé, Régie Rurale de l’Environnement et des espaces naturels. L’objet de ce dispositif était d’intervenir sur les milieux naturels sensibles menacés par des actions de restauration et de gestion. Il avait également une dimension sociale par l’intégration de personnes en difficultés.

Jusqu’à aujourd’hui l’action de la Régie rurale repose sur des interventions manuelles et mécaniques visant à la restauration et à la gestion des milieux. Ces actions se traduisent par exemple par du débroussaillage et de la fauche. Si ce mode d’intervention est nécessaire, notamment sur les sites les plus dégradés, il trouve souvent sa limite sur certains sites. La gestion par le pâturage constitue souvent un moyen plus efficace en termes de résultat sur la biodiversité. Il est parfois plus adapté à des sites peu accessibles ou trop vastes. Il peut aussi être économiquement plus avantageux. Il permet enfin de nouer des contacts avec le monde agricole, principal gestionnaire de l’espace.

Malheureusement, à l’heure actuelle, les éleveurs sont de plus en plus rares et les contraintes financières qui s’imposent à eux les dissuadent bien souvent de s’impliquer dans des opérations de gestion de milieux naturels.

Le CPIE souhaite développer la gestion par le pâturage mais cela passe par une phase importante de dialogue et de concertation entre les différents acteurs concernés afin d’assurer la réussite du projet.
Pour cela, le CPIE propose à chacune des catégories des publics visés, de désigner en leur sein, des membres qui siègeront ensemble avec le CPIE dans un comité de suivi et de co-construction du projet final.

La phase de concertation a débuté par une identification systématique des acteurs concernés. Ensuite, des rencontres individuelles permettront de présenter la démarche et recueillir les questionnements des personnes. A partir de cette phase initiale des tables rondes seront organisées pour la concertation réelle avec les échanges et les réflexions sur les différentes approches avancées.

Ces tables rondes seront organisées en fonction du territoire ainsi que du type de milieu concerné. Le but, pour un périmètre défini, est d’organiser une concertation avec toutes les catégories concernées (propriétaires, élus, associatifs, usagers, agriculteurs) afin de faire émerger toutes les approches possibles de cette problématique et de ne pas passer à côté ; par exemple- des conflits d’usage (exemple des utilisateurs de quads sur les pelouses calcaires)

Enfin. à l’issue de ces tables rondes, un croisement des réflexions recueillies lors de la concertation sera opéré par le comité de suivi avec l’étude technique du CPIE, afin d’aboutir à un document de synthèse.

Le CPIE envisage un second cycle de rencontres si les réactions à la première concertation sont très négatives. Il est même prévu de renoncer au pastoralisme pour l’entretien des milieux naturels s’il était avéré que l’idée soit mauvaise. Sinon un pré-projet sera élaboré et diffusé largement.